Psychedelic Souljam

Takashi avait oublié de faire les courses et Ryû s’était donc proposé pour le remplacer, laissant ainsi le japonais chouchouter avec joie la petite boule d’amour qui avait besoin d’être lavée et changée. Il était donc occupé avec Yuki quand plus loin dans la ville son bien aimé était en danger, oui il n’y avait pas d’autres façons de le dire. Il venait juste de nourrir le bébé quand le téléphone sonna. Mais de qui est-ce qu’il pouvait bien s’agir ç cette heure-ci ? Peut-être que c’était son bien aimé qui l’appelait pour lui dire pourquoi il était un peu en retard. Le jeune homme coucha le petit dans son berceau et décrocha. Ce n’était pas lui. C’était l’hôpital qui l’appelait. Mais qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Quoi ? Ryû quoi ? Il… Mais… Le médecin rassura Takashi en lui disant que sa vie n’était pas en danger mais c’était tout de même grave. Il demanda s’il pouvait venir le voir et le médecin ne sembla pas s’y opposer. Il remercia le docteur et raccrocha. Il pu enfin se laisser glisser sur le sol mais ne pleura, étant un peu sous le choc. Il ne devait pas pleurer, pas encore.

Le jeune homme composa le numéro de son père et lui expliqua en gros la situation, lui demandant s’il pouvait venir garder Yuki pendant qu’il était à l’hôpital. Le vieil homme était des plus ravis vu qu’il allait voir pour la première fois le petit bout de chou dont son fils lui parle si souvent. Il espérait aussi pouvoir rencontrer Ryû, enfin quand il irait mieux bien entendu. Takashi rassembla autant de papier qu’il pu pour l’hôpital puis attendit l’arrivée de son père, ne pouvant pas se coucher. Il n’y arriverait pas de toute façon. Le paternel arriva en début d’après-midi. Il fut un peu choqué en voyant le regard de son fils et l’obligea à se faire un brin de toilettes. S’il allait à l’hôpital mal rasé et pas coiffé on ne le laisserait jamais voir son chéri. Le jeune homme obéit à son père et se rendit auprès de Ryû en taxi, ne se sentant pas le courage de conduire. Durant le trajet, il ne cessait de se demander comment est-ce qu’il allait et si il souffrait.

Takashi se présenta à l’accueil et demanda à aller dans la chambre de Ryû. Il dut dire qu’il était simplement son colocataire et qu’il n’avait pas de famille dans le pays. Il donna tous les papiers qu’il avait, espérant que ça suffirait pour l’assurance et tout et tout. Il attendit tout de même dix longues minutes avant de pouvoir enfin le voir. Il fut encore plus sous le choc en voyant dans quel état son cher et tendre se trouvait. Il demanda à rester quelques instants seuls avec lui. Il ‘approcha doucement, n’osant pas toucher Ryû. Le jeune homme avait un bras dans le plâtre, des bandages au niveau de la tête, une minerve et des tuyaux un peu partout. Il semblait même qu’il avait des cheveux en moins. Takashi ne savait pas quoi dire et il sentait les larmes lui monter aux yeux mais il ne devait pas pleurer, il devait rester fort. Il prit une chaise et la pose à côté du lit. Il ne quittait pas Ryû du regard et une fois assis, il prit sa main gauche dans la sienne et la caressa doucement.

"Ryû… Pardon…"

Professeur de Chinois Nombre de messages : 557 Date d'inscription : 25/07/2007

Ryu avait passé la nuit à l'hôpital, après les évènements de la veille au soir, où il avait vu ce qu'était devenu Ayame. Et franchement, c'était flippant. La preuve, il était l'un des rares survivants, et avait quand même failli crever d'un hématome au cerveau. Heureusement que les médecins ont été assez rapides. Maintenant il était hors de danger, et simplement endormi. Oui, dans la matinée, on avait décidé de le sortir de son coma artificiel, même s'il restait sous sédatif, pour contenir la douleur dûe à la brûlure.

Pas une ou des brûlures, non LA brûlure. Celle de son oeil droit, certainement irrécupérable. Cette histoire lui avait quand même coûté beaucoup, même s'il était encore en vie. C'est donc branché de partout et avec plein de machines faisant shebam plop bam wizz autour de lui, que Takashi revit son amour, allongé et profondément endormi.

Trop pour rêver, et d'ailleurs ce n'était pas un mal. Il ne revoyait donc pas les scènes horribles qui s'étaient enchaînées la veille, et surtout, la dernière phrase d'Ayame, enfin Kenji, qui lui demandait de le détester, que ce serait plus facile comme ça. Ah ? Comme si Ryu était capable de ressentir de la haine... Et surtout pas envers ceux qui comme Ayame, ne contrôlaient pas leurs actes. Les pires restaient indubitablement ceux qui calculaient, complotaient et faisaient du mal aux gens de manière froide et réfléchie. Ceux là savaient très bien ce qu'ils faisaient, et c'étaient bien eux les plus abjects, pour Ryu. Les autres... Les autres étaient des victimes. Ayame n'était elle aussi qu'une victime, tombée sous le joug de quelque chose de plus fort qu'elle. Ryu n'avait pas de raison de la haïr.

Ryu sentit à peine sa main gauche se soulever et être délicatement caressée. Et pourtant, il ouvrit un oeil - son seul oeil désormais - et constata sans étonnement qu'il s'agissait de Takashi. Il avait du énormément s'inquiéter pour lui... Ryûichirô s'en voulait à présent. Il aurait pu mourir: il aurait du fuir tant qu'il en était encore temps, tant que Kenji lui disait de courir loin, loin... Pour Takashi et surtout pour Yuki. Et pourtant, c'était Takashi qui s'excusait. Mais... de quoi ?

Ryûichirô voulu parler, mais en fut incapable. L'aphasie était un effet secondaire de son hématome extra-dural, mais ça, Ryu ne le savait pas. Tout ce qu'il savait, c'était que les mots se formaient dans son cerveau, et que sa bouche s'ouvrait, mais rien n'en sortait. Aucun son. Seulement quelques babillements à peine dignes d'un bébé. Rapidement, il abandonna l'idée de parler, et referma son oeil. Mais en contrepartie, il serra la main de Takashi, qui s'était posée sur la sienne.

Takashi comptait bien rester auprès de Ryû aussi longtemps que c’était possible et il espérait aussi que les médecins n’allaient pas lui demander exactement quelles sont ses relations avec le patient. Il se voyait mal leur dire qu’il était son amant et qu’ils élevaient tous les deux le fils du chinois. Mais bon, il n’était pas encore là. Il ne devait penser à rien d’autre qu’à son cher et tendre qui était allongé sur le lit, inconscient. Yuki était entre de bonnes mains, après tout son père continuait de s’occuper des plus jeunes de la fratrie et ils étaient encore vivants, du moins aux dernières nouvelles. Bref, Takashi avait eu l’autorisation de rester un peu seul avec Ryû mais il se doutait bien que ça ne durerait pas longtemps et qu’une infirmière ferait une apparition pour voir si tout va bien. Ce que Ryû pouvait sembler si fragile, encore plus que d’habitude, et s’il ne savait pas qu’il était en vie, le japonais pourrait croire qu’il avait un mort devant lui tellement il était pâle. Il avait pris doucement la main de son bien aimé et s’excusa puis il sentit quelque chose. On était en train de lui serrer sa main.

"Ryû ?"

Takashi se leva, tenant toujours la main de Ryû dans la sienne et le regarda en esquissant un petit sourire, essayant de ne pas paraître trop inquiet. De sa main libre, il caressa doucement la joue de son chéri et y déposa après un petit baiser. Il essaya de se mettre de façon à ce qu’il puisse le voir avec son seul œil qui était visible. Il ne dit rien durant quelques minutes, se contentant de lui caresser la joue et la main, lui murmurant des petits mots doux, en en disant quelques uns en chinois. Puis il lui dit que Yuki allait bien, pour le rassurer, qu’il était chez eux avec son père. Il lui dit aussi qu’il n’avait pas pu venir hier quand on l’avait appelé car il ne pouvait pas laisser le petit tout seul, ni l’emmener avec lui ici. Il s’excusa pour n’avoir pas pu venir plus tôt et il continua en disant que s’il avait fait les courses tout cela ne serait pas arrivé et qu’il ne serait pas dans cet état à l’hôpital. Les larmes étaient en train de venir aux yeux du japonais mais il ne devait pas pleurer, non, non, il devait se montrer courageux.

"Je… J’ai eu tellement peur pour toi quand on m’a appelé… J’ai cru un instant que tu… Je… Tu n’as pas intérêt à me refaire ce coup-là ou à mourir !"

Alors qu’il disait cela, les larmes du japonais réussirent enfin à s’échapper de ses yeux et glissèrent sur ses joues. Mais bordel ! Il avait dit qu’il ne devait pas pleurer mais c’était plus fort que lui. La pression venait de tomber et il ne pouvait s’empêcher de pleurer. Il se rapprocha du chinois autant qu’il put pour se serrer contre lui et sangloter en silence, disant de temps en temps un petit je t’aime. Il allait lui dire autre chose quand une infirmière fit son apparition. Takashi essuya ses yeux de sa main de libre et se rassit, tenant toujours la main de Ryû dans la sienne. La jeune femme fit son travail, regardant ce drôle de couple du coin de l’œil et lança un sourire des plus charmeurs au japonais en lui disant que son ami était entre de très bonnes mains. Non mais elle était en train de lui faire quoi là ? Elle le draguait ? Non mais oh ! On était dans un hôpital ici et non en boîte ! Fallait pas pousser mémé dans les orties non plus.

"J’espère qu’il est entre de bonnes mains, il m’est très précieux."

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Ryu, dès qu'il s'était rendu compte qu'il était dans l'incapacité de parler, avait serré la main qu'il avait senti contre la sienne. Il savait que c'était Takashi, son oeil gauche n'était pas encore kaput, lui. Evidemment, ça lui faisait très plaisir de voir Takashi, mais il était quand même peiné à l'idée de le voir si triste. C'était qu'il était pas beau à voir, le Chinois...

Néanmoins, Takashi gardait son calme, et lui raconta comment allait le reste de la famille. En fait, il lui donna des nouvelles de Yuki, resté entre les mains de Papy. Ca donnera une excuse à Ryu pour rencontrer le père de Takashi. Ca devait être un phénomène, vu le fils qu'il avait ! Et encore, le Chinois pensait ça sans connaître les frères et soeurs de Takashi, qui n'étaient pas mal non plus !

Cela dit, Ryûichirô n'était pas d'accord quand son amant lui dit qu'il aurait du aller faire les courses à sa place. Non non non... il n'avait pas besoin de culpabiliser pour ça ! Et c'était bien ça le pire: si Ryu était ici, quelque part, c'est parce qu'il l'avait bien voulu. Ayame l'avait prévenu que ça craignait de rester près d'elle, mais il n'avait pas voulu écouter et n'en a fait qu'à sa tête. Voilà le résultat...

Ryu sentit Takashi craquer sous le poids de ses paroles. Il allait pleurer... Et lui ne pouvait rien faire, même pas bouger. C'était déjà à peine s'il arrivait à faire quelque chose de son bras gauche... Et voir Takashi dans cet état n'arrangea pas le sien. Bientôt, de fines larmes commencèrent à perler au coin de son oeil, jusqu'à venir lui mouiller la joue. Juste à temps pour voir l'infirmière arriver. Cette dernière vérifia la perfusion, et essuya rapidement la larme qui avait coulé. Hé ! C'était le boulot de Taka ça !!!
Pire encore, cela dit, avant de repartir, elle décrocha un grand sourire à Takashi. Ryu avait beau être borgne, éclopé et alité, il était pas idiot. D'un geste sec du bras gauche, il attira l'attention de l'infirmière, et bougea son poignet pour montrer qu'il voulait de quoi écrire. Habituée, l'infirmière alla chercher du papier et un feutre, et donna le tout au Chinois. Héhéhé, il était gaucher, de toute façon.

Ce dernier griffonna pendant que Takashi signifiait à l'infirmière qu'il était précieux à ses yeux, et s'arrêta quelques temps après. C'était presque illisible, mais si on connaissait l'écriture de Ryu, ce n'était pas non plus impossible de déchiffrer. Il avait simplement écrit 'C'est mon mec.' Ah ouais, clair direct et précis.

Bah quoi ? Manquerait plus qu'on lui pique Taka alors qu'il était allongé dans un lit d'hôpital, bon à rien d'autre qu'à chialer !

Takashi allait sans doute s’en vouloir pendant un long moment de ne pas avoir fait les courses. C’était de sa faute si Ryû était ici. Mais il ne le penserait peut-être pas quand il saura ce qu’il s’est réellement passé et ça, ça ne sera pas avant que le chinois n’ait retrouvé l’usage de sa voix. Le japonais finit par craquer et pleura, se blottissant autant qu’il le pouvait, comme pour se réconforter. Son amant aussi était en train de pleurer, à cause de lui. Leur petit moment de pleurs fut interrompu par l’arrivée d’une infirmière. Infirmière qui non seulement avait essuyé la larme de Ryû, alors que Taka allait le faire, mais qui en plus était en train de lui faire du gringue. C’était quoi cet hôpital ? Il fallait la remettre à sa place. Takashi lui dit tout simplement que le chinois était précieux pour lui mais le malade fut plus direct. Après avoir demandé un papier il écrivit une phrase qui fit sourire et rougir le japonais. Par contre l’infirmière elle… Elle fit de gros yeux, n’y croyant pas réellement. Il blaguait non ?

"Oui, voilà, comme il l’a écrit, je suis à lui et il est à moi."

La jeune fille sembla comme choquée et sortit mais on pouvait l’entendre pester derrière la porte qu’un mec aussi mignon que Takashi soit gay. Le jeune homme esquissa un sourire. Il était un peu flatté tout de même qu’on le trouve aussi mignon bien que pour lui, le chinois l’était plus que lui. Le japonais se leva et se pencha au dessus du chinois. Il allait falloir le récompenser pour avoir dit aussi clairement et sans avoir peur des oui dires qu’il était en couple avec un homme. Les lèvres du jeune homme se posèrent délicatement sur celles de son amant. Le contact était doux, délicat et tendre. Il ne voulait pas y aller trop brusquement de peur de lui faire mal mais il approfondit tout de même un peu le baiser. Un baiser sans bout de langue ne serait pas un vrai baisé donné à son Ryû chéri. Mais son baiser fut interrompu plus rapidement que prévu car son portable était en train de vibrer. C’était quoi encore. Tiens ? Un message de son père. Oh mais il y avait une photo aussi. A peine eut-il vu la photo qu’il appela chez lui.

"Papa ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Hein ? Ben oui je vois que tu as mis une robe à Yuki mais tu lui enlèves ! Il est plus mignon en tenue de lapin. Comment ça j’étais mignon moi en robe ? Non tu ne… Bon tu prends une photo mais tu le rhabilles bien comme il faut ? Pourquoi il faut m’écouter ? Je suis un de ses pères !" dit-il avant de raccrocher. "Mon père a mis des robes à Yuki et il m’a envoyé une photo sur mon portable pour me montrer le résultat… Je suis désolé…"

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L'infirmière pouvait être choquée, ce n'était pas la préoccupation première de Ryu. Ca l'avait vraiment blessé de voir qu'on essayait de lui voler son Takashi sous ses yeux, enfin son oeil, alors qu'il pouvait à peine bouger son bras gauche. Encore heureux qu'il était gaucher, d'ailleurs. Il pouvait encore écrire. Bien sûr, il avait toute confiance en Takashi pour repousser les avances qu'on pouvait lui faire. Après tout, c'était lui qui l'avait entraîné dans ce monde, c'était lui qui était venu le chercher... s'il se mettait maintenant à le tromper après tout ce qu'il avait fait pour que Ryu accepte d'être avec lui... Bordel que ce serait débile.

Quand Ryu entendit l'infirmière râler dans le couloir dans le genre 'encore un beau mec et il est gay ! ', il ne put s'empêcher de sourire légèrement. C'était con hein ? Mais c'était vrai, Takashi était vraiment un beau mec. Et pas que d'apparence. Ryûichirô avait vraiment de la chance de l'avoir trouvé.

Alors qu'il allait écrire d'autres trucs, si l'on daignait bien lui rendre de quoi écrire, Ryu vit Takashi approcher. Comme pour une première fois, le coeur de Ryu battait très vite, alors que son amant déposait ses lèvres sur les siennes. Evidemment, il approfondit le baiser, avec la bénédiction de Ryu, qui en aurait bien demandé plus s'il était en état. Cela dit, le moment fut interrompu par le portable de Takashi.

Il était pas éteint ? Il voulait le tuer avec ses interférences ou quoi ? Enfin, Ryu ne dit - enfin n'écrivit rien - et le laissa faire joujou avec son téléphone. Ce que Takashi dit à son père laissa Ryu... perplexe. Avant de le rendre hilare. Sauf que dans un état comme le sien, c'était dur de se tordre de rire. Pour un regard extérieur, le fou rire de Ryu n'était qu'un pouffement discret, accompagné d'un oeil qui commençait à pleurer. Mais on voyait bien qu'il était mort de rire en fait, ce qui ne manquerait pas d'arriver vraiment si ça continuait.

Heureusement, Taka mis fin à l'appel assez tôt. Ryu récupéra de quoi griffonner, et nota à l'attention de son amant ces quelques mots: ' Toi ? Des robes? Tout s'explique. ' avant de rire à nouveau.

Déjà de un si Takashi s’intéressait aux femmes l’infirmière n’aurait pas été son genre. Et de deux, il n’aimait que Ryû donc il ne pensait pas du tout à aller voir ailleurs si c’était meilleur. Il ricana toute fois en entendant la jeune femme râler de l’autre côté de la porte. Bon et si on s’occupait un peu de son chéri qui venait d’être délaissé ? Ils échangèrent un baiser des plus passionnés et qui seraient sans doute allait plus loin si le chinois n’était pas blessé. Et pour couronner le tout quelqu’un osa faire sonner son téléphone. Et ce quelqu’un n’était autre que son père, qui avait eu la bonne idée au passage d’habiller Yuki en petite princesse tout de rose vêtu et avec une espèce de nœud dans le peu de cheveux qu’il avait. Le japonais souhaita sur le coup être orphelin. Il avait un père vraiment trop bizarre des fois. Le jeune homme aurait peut-être dû parler ailleurs ou moins fort car certains morceaux de sa conversation ne tombèrent pas dans l’oreille d’un sourd.

Une fois le téléphone raccrochait, il allait reprendre la main de son chéri quand il lit ce qu’il venait d’écrire sur son papier. Hein ? Quoi ? Comment ça tout s’expliquait ? Et pourquoi est-ce qu’il était en train de rire ? Non mais ce n’était pas drôle du tout ! Et heureusement que le chinois n’avait pas entendu ce que le père de Takashi avait dit sinon il serait réellement mort de rire. Bon il allait falloir rattraper tout cela maintenant mais comment ? En montrant la photo de Yuki sur son téléphone ? Hum pas bête comme idée, ça pourrait détourner la conversation. Oui mais ça pourrait tout aussi bien la recentrer encore plus sur le japonais et cette histoire de robe. Il fallait donc crever l’abcès sans trop en dire non plus. Bon alors par quoi est-ce qu’il allait bien pouvoir commencer ? Takashi s’assit et sourit en direction de son chéri.

"Alors cette histoire de robe… Comment dire… C’est à cause de ma mère…"

Takashi s’arrêta de parler avant de reprendre. Il ferma les yeux pour ne pas voir son amant se moquer de lui. Alors voici donc le pourquoi du comment du japonais en robe. Avant que sa sœur ne naisse, sa mère se désespérait de ne pas avoir une fille. Mais très rapidement des amis lui firent remarquer que ses deux garçons ressemblaient plus à des filles qu’à des garçons. Cela lui fit alors germer l’idée folle d’habiller ses petits en robes et autres habits de filles. Takashi et son frère se retrouvèrent donc avec les cheveux longs vu que leur mère ne voulait pas les lui couper et allez savoir pourquoi leur père trouva ça drôle et s’y était mis à son tour, prenant ses rejetons en photos. Elle poussa même le jeu jusqu’à les emmener à des concours de beauté. Mais pas n’importe quel genre de concours : c’était des genres de concours de mini Miss. Allez savoir où elle les trouvait. L’aîné était souvent en kimono alors que Takashi, lui, était habillé dans le style occidental avec des bouclettes.

"Mais tout ça pris fin le jour où lors d’un concours j’eu une envie de faire pipi et quand je suis allé le faire, les juges passaient par là. Mon frère et moi avons été disqualifiés et on peut dire que ma mère s’est enfuit en courant du concours avec mon frère sous un bras et moi sous l’autre. De ces années de travestismes il ne reste que des photos… Non, que tu ne verras pas !"

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Ryû était tout de même étonné d'apprendre une telle chose et dans de telles circonstances. Ainsi, Takashi avait porté des robes étant enfant... d'ailleurs il faudrait dire à son père que c'était hors de question de mettre des robes à Yuki avant qu'il soit en âge de dire s'il aimait ça ou pas. Après tout, s'il s'avérait être un travesti ou même un transsexuel, ce n'était pas bien grave. Et puis il ne pourrait rien lui dire, étant en couple avec un homme. M'enfin. C'était pas très sain toute cette affaire !

Heureusement, Taka prit le temps d'expliquer à son amant, dont l'hilarité s'était un peu calmée. En fait, en gros, c'était la mère de Takashi qui voulait absolument une fille, et qui a profité du fait que ses fils soient androgynes pour les exhiber en robe lors de concours de mini-miss. Ryûichirô soupira bruyamment. Il n'aimait pas ce genre de concours, surtout pour les enfants. Mais il fallait dire qu'imaginer la scène de la fuite avec deux travestis sous le bras c'était assez drôle pour faire pouffer doucement le Chinois sur son lit d'hôpital.

Lestement, il prit le bloc notes et son stylo et griffonna rapidement une réponse au récit de son amant :

" Dommage, j'aurais bien voulu ! 'Fin c'est pas une raison pour faire pareil avec Yuki. "

Un autre sourire et voilà le visage de Ryû qui s'éclaire : une idée venait d'éclore dans sa tête. Encore plus rapidement, il écrivit à Takashi, non sans rire de ce qu'il lui disait :

" Tu pourrais te travestir non ? J'aimerais bien voir ça... "

Mais il n'osa pas rajouter ce qu'il voulait vraiment ajouter: 'si tu veux tu pourras faire pareil avec moi'. Bien sûr, si l'idée venait à Takashi de lui demander une telle chose, Ryû ne refuserait pas, mais il était encore un peu trop timide pour oser le lui demander.

Takashi raconta donc un moment des plus honteux de son enfance. Non mais franchement, il trouvait qu’au final il avait une famille vraiment pas nette mais tellement adorable et unie, enfin ça dépendait des fois. Et pour couronner le tout, Ryû trouvait tout cela follement drôle. Le japonais priait vraiment pour que son père n’ait emmené aucunes photos de cette époque là sinon son amant va se faire mal à force de rire. Bon rire ça lui faisait du bien au moral mais pas au physique vu ses blessures. Il aimerait bien en apprendre un jour un peu plus sur l’enfance de son chéri, pour voir si lui aussi avec certaines casseroles derrière lui. Il s’approcha un peu plus pour lire ce que le chinois était en train de lui écrire. Oui il avait raison, il ne fallait pas habiller Yuki en fille… Après tout Takashi avait pleins de pyjamas lapin, chaton ou autres animaux à lui mettre. Il esquissa un petit sourire en lisant la suite. Son sourire s’élargit un peu plus après qu’une idée lui ait germé dans la tête.

"Ah oui ? Mais alors tu voudrais me voir habillé comment ? Si tu es très sage, je le ferais. Mais en contre parti, toi aussi tu devras te travestir."

Takashi sourit et lui caressa doucement les cheveux et lui vola un petit baiser. Il l’aurait une nouvelle fois prolongé mais quelqu’un frappa à la porte. C’était le docteur. Il voulait examiner Ryû seul à seul. Le japonais devait donc quitter la place. Il dit à son chéri qu’il allait bientôt revenir et sortit de la chambre, allant même à l’extérieur de l’hôpital. Il passa un petit coup de fil et fuma une cigarette. Vingt minutes plus tard, un taxi s’arrêta devant le bâtiment. Le japonais alla accueillir les personnes qui en descendirent et les guidèrent dans la chambre de Ryû. Il toqua à la porte et entra. Le médecin était parti. Le japonais était seul et s’assit à côté du lit du malade, lui disant en souriant que quelqu’un de très important était venu pour lui rendre une petite visite. Il s’adressa à la porte et une poussette, poussé par un inconnu fit son entrée. Dans la poussette ce n’était pas dur : c’était ce cher amour de Yuki.

"Ryû, voici mon père."

L’homme fit un petit signe de la main et s’approcha, poussant toujours la poussette. Yuki était des plus souriants, un petit bonnet avec des oreilles de lapins sur la tête et une tétine avec une fausse carotte dessus dans la bouche. Takashi le prit dans ses bras et le posa sur le lit, faisant bien attention qu’il ne touche à rien et qu’il ne fasse pas de mal à son père. A propos de père, celui de Takashi ne lui ressemblait pas du tout. Bon il était plutôt grand, presque 1m90, le visage marqué par les années, la mâchoire carré, le corps large mais il n’avait pas un gramme de gras. Ses mains aussi étaient grandes et larges. Pourtant dans son regard, il y avait une certaine jeunesse. L’homme n’était plus qu’à quelques centimètres du lit et il s’inclina. Quand il se redressa, un large sourire était sur son visage, laissant apparaître toutes ses dents. Puis il s’assit de façon très décontracté. Il avait posé un sac à côté de lui mais que pouvait-il bien y avoir à l’intérieur.

"Je me présente, vu que mon fils ne l’a pas fait, je suis Megumi Himura, le père de ce grand crétin. J’aurai aimé vous rencontré dans une ambiance un peu plus plaisante mais je suis ravi de faire enfin votre connaissance. J’espère que mon fils ne vous cause pas trop d’ennuis…"

"Papa !" dit Takashi tout rouge. "Arrête !"

Professeur de Chinois Nombre de messages : 557 Date d'inscription : 25/07/2007

L'enfance de Ryû n'avait pas grand chose d'intéressant, comparée à celle de Takashi. Franchement, le Chinois ne verrait pas trop quoi lui raconter. Il avait été un enfant sage, un bon fils, un élève discipliné et réservé, et un vrai rat de bibliothèque. Rien à signaler. Il ne s'était pas travesti et n'avait pas une famille loufoque, lui ! Bref, heureusement que Takashi n'avait posé aucune question à ce sujet, Ryû n'aurait pas su quoi écrire.

Non, à la place, il lança l'idée de le travestir à nouveau. Bah, pourquoi pas ? Il serait bien, avec quelque chose de plus féminin sur lui... Bien sûr, Ryû ne pensait pas un Takashi en drag queen maquillé à outrance, mais à un Takashi en kimono, les lèvres légèrement rougies. Bref, comme d'habitude, Ryû pensait tout de manière douce, et délicate. Alors à la question que lui posa son amant, Ryû griffonna, ému par le fait qu'il avait lancé une idée que lui-même n'aurait pas osé exprimer:

" ... Un kimono ? Et pour moi... je sais pas. La même chose ? "

Ouais bah c'était pas très original, mais on pouvait toujours varier sur les époques, le style ou même la provenance de la courtisane qui serait incarnée par l'un ou l'autre des hommes. En tous cas, c'était ainsi que Ryu imaginait un hypothétique travestissement. Mais maintenant qu'il y pensait... une courtisane borgne c'était pas très sexy. Il devrait peut-être choisir autre chose ? Enfin, Takashi le ferait pour lui si c'était vraiment nécessaire.

Ce dernier s'avança pour lui donner un baiser, et allait aller plus loin quand, hélas, le médecin arriva pour prodiguer les soins nécessaires au blessé. Takashi dut donc déserter la chambre, le temps pour le docteur de faire son travail.

Il changea les pansements de l'oeil droit de Ryu, ce qui fut, non pas douloureux, puisqu'il était sous anti-douleurs, mais tout de même très désagréable. L'oeil était définitivement foutu, et la chair était loin d'être cicatrisée. Ca suppurait encore, c'était franchement pas classe.

" Vous ne pouvez toujours pas parler... ? "

Ryu secoua la tête doucement, pour ne pas surprendre le médecin qui aurait fait un geste malheureux. Ce dernier finit de lui remettre une autre compresse, et vérifia les constantes. Tout était normal, il n'y avait pas grand chose à signaler. Très occupé, le médecin partit à son tour, mais Takashi ne revint pas tout de suite. Non, il revint plus tard, et accompagné.

Une larme coula le long de la joue gauche de Ryu quand il vit Yuki, et même s'il était heureux de le voir là, près de lui, il n'appréciait pas trop le fait que le père de Taka l'ait amené dans un hôpital, un endroit bourré de maladies. Fin bref. D'ailleurs, en parlant du père, il était très différent de son fils, Ryu était étonné. Il le fut également quand il se présenta.

* Il a un nom de femme x_o' *

Mais par politesse, Ryu prit quand même le bloc notes et le crayon, et lui écrit:

" Kurosawa Ryûichirô, ravi de vous rencontrer. Et ne vous inquiétez pas pour votre fils, ce n'est pas lui qui cause les plus gros ennuis ici... Merci de vous occuper de Yuki-chan. "

Ryu tendit le bloc notes avec un grand sourire à Megumi, l'oeil brillant d'émotion. Il avait l'air sympa, finalement, ce père !

L’idée de se travestir ravissait Takashi et il espérait bien pouvoir faire cela le plus vite possible. Peut-être même le soir même où il serait de retour à la maison. Oh oui, ça serait une merveilleuse façon de fêter leurs retrouvailles. Il lut une nouvelle fois le petit mot qu’on lui écrivait. Des kimonos ? Hum, bonne idée. Il faudrait d’ailleurs en acheter des classiques on va dire pour les fêtes de fin d’années et des yukatas aussi pour l’été. Il voyait déjà la scène, l’embrassant tendrement avant de lui mettre une fleur dans les cheveux. Il serait vraiment magnifique. Oh, il devrait le prendre en photos aussi quand il sera en kimono. Le japonais fit donc un grand oui de la tête. Il aurait bien continué à discuter avec Ryû mais le médecin devait l’examiner. Il les laissa donc seul et en profita pour appeler son père. Ca ferait sans doute du bien au chinois de voir son enfant. Par contre, il espérait bien que son père n’allait pas lui faire honte, enfin qu’il n’allait surtout pas le ridiculiser. Tout ce petit monde était donc désormais dans la chambre d’hôpital du blessé. Takashi essuya la larme qui avait coulé de la joue de son chéri.

"C’est pas pour dire, mais le petit Yuki est un amour. J’ai jamais vu un bébé aussi calme. Il ne pleure pas beaucoup et il est trop mignon quand il sourit. En fait, en te regardant de plus près Ryû, je trouve qu’il te ressemble beaucoup."

"Papa… De un, avant de le tutoyer demande-le lui. De deux, on dirait que tu le dragues…"

"Y a pas de risque, petit. Tu sais bien que j’aime les femmes."

"Et niveau femme ? T’as enfin une chérie ?"

"On n’est pas là pour parler de moi mais pour voir si ton cher et tendre va bien."

Takashi bouda un peu sur le coup et préféra porter son attention sur Yuki. Il fit plein de bisous au bébé qui gazouilla de joie. Ce qu’il pouvait être mimi quand il souriait. Il le laissa un peu se balader sur le lit et même taper sur la main de son papa. Bon il fit attention qu’il ne lui fasse pas mal, ni qu’il ne débranche quelque chose. Alors qu’il allait parler à Ryû, son père lui demanda d’aller lui chercher quelque chose à boire genre un café ou un truc dans le même style. Qu’est-ce qu’il était en train de lui faire là ? Il ne voulait quand même pas le faire sortir de la chambre rien que pour parler avec son chéri, non ? Son père insista en lui faisant les gros yeux. Ok… Là ça voulait vraiment dire qu’il voulait parler seul à seul avec son amant. Il embrassa le chinois et sortit avec le petit Yuki dans les bras. Megumi était désormais seul avec le chinois. Il esquissa un petit sourire avant de se rapprocher avec sa chaise, posant son sac sur ses genoux.

"Tu veux voir un truc rigolo ?" demanda-t-il en commençant à ouvrir son sac.

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Ryu sourit doucement, malgré ses blessures, quand il vit Yuki-chan en compagnie du père de Takashi, qui avait l'air lui aussi adorable. Après tout, tel père tel fils, non ? Ryu était soulagé, même si la première rencontre avec un proche de Taka aurait pu se dérouler dans une situation un peu moins dramatique.

Le père de Takashi lui fit alors quelques remarques concernant Yuki-chan, ce qui fit sourire le chinois. Les réflexions que fit Takashi le firent également sourire, voire même rire. Bien sûr, ils exagéraient tous les deux, ce que Ryu ne manqua pas de signaler par quelques mots griffonnés sur son cher bloc notes:

" C'est pas grave Taka-chan, ce qu'il me dit me fait plaisir. Et puis, j'suis pas une femme. "

Ryûichirô montra d'un air espiègle cette dernière phrase à Takashi, en souriant. Bah, s'il n'était pas une femme à proprement parler, ils venaient quand même de projeter une travelo-party, c'était pas négligeable. Ah, si Megumi-san savait ça ! ... Ouais, ça ferait pas grande différence. Ryu venait de se rappeler qu'il s'agissait quand même du grand-père qui mettait une robe à son petit-fils. D'adoption, mais petit-fils quand même.

Ryu reprit son calme, toujours souriant. Voir Yuki, toucher sa petite bouille d'amour du bout des doigts, c'était certainement ça le meilleur remède qu'on aurait pu lui fournir, excepté bien sûr un baiser de son chéri. Quoique. Alors qu'il en aurait bien quémandé un, son amant partit, sur l'ordre déguisé de son père. Ryu était intrigué mais pas inquiet. Non, il commença à s'inquiéter quand Megumi-san se mit à parler. Un 'truc rigolo' hein ? Ryûichirô avait peur là. Très peur.

* Si je refuse je vais le vexer aussi... ça le fait moyen... *

Ryu hocha donc la tête à la proposition de Megumi-san, non sans une certaine appréhension. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien avoir dans son sac, ce vieil excentrique... ?

Takashi et son père s’entendaient bien mais le vieux aimait bien taquiner son fils là où c’était drôle, du moins pour lui. Il s’était bien douté qu’une fois de plus son cher paternel lui ferait ce coup-là et ça n’avait pas manqué. Ils étaient donc en train de se chamailler avec comme arbitre ce cher Ryû. Han, le chinois était en train de tomber sous le charme de Megumi. Il esquissa un sourire à la fon de son mot. Encore heureux qu’il n’était pas une femme sinon jamais ils n’auraient été ensembles. Ce qui aurait été dommage, non ? Et puis même s’ils comptaient s’habiller en femme, jamais le chinois n’en serait une aux yeux du japonais. Son père insista alors pour pouvoir rester seul avec Ryû. Qu’est-ce qu’il manigançait encore ? Mouais… Il n’avait pas envie de sortir mais vu comme il insistait, il n’eut d’autre choix que de sortir avant que Megumi ne se mette à devenir de plus en plus lourd. Il espérait juste qu’il n’allait rien faire de trop honteux pour lui.

Megumi était donc désormais seul avec le nouveau membre de sa famille. Qu’il n’ait peur de rien, il ne comptait pas le manger, ni le tripoter, ni lui montrer quoi que ce soit de bizarre. Alors ? Qu’est-ce que son gendre allait bien pouvoir lui dire ? Oh il pouvait refuser s’il le voulait, il ne lui en voudrait pas. Mais Ryû accepta de voir ce truc rigolo qu’il voulait lui montrer. L’homme se rapprocha encore un peu et sortit ce qu’il y avait dans son sac : un album photo. Bon il allait devoir trouver un moyen pour lui montrer les photos qu’il y avait à l’intérieur sans lui faire de mal. Il se leva et s’installa sur le lit, faisant bien attention de ne rien toucher. Alors par quoi est-ce qu’il allait bien pouvoir commencer ? Mais oui ! Par la naissance de son fils. Il montra donc la toute première page sur laquelle on pouvait y voir un bébé tout en longueur, tout rouge, tout ridé… Tout moche. Hé oui, il s’agissait bien du magnifique et sexy Takashi quand il était petit.

"Bon quand il est né, il était moche. Et encore là on ne voit pas qu’il pelait… Sur la photo d’après, Takashi avec sa mère."

La jeune femme sur la photo avait de longs et raides cheveux noirs. De magnifiques yeux gris qui ont une petite touche de folie. En fait, on pouvait dire que c’était Takashi mais au féminin. Megumi continua de faire défiler les photos. Il en montra une du jeune homme avec son frère. On pouvait dire que si Takashi ressemblait à sa mère, Teruyuki, lui, ressemblait énormément à son père. On arriva enfin aux photos qui étaient compromettantes, enfin pas vraiment mais bon tout de même un peu. On pu donc voir le jeune homme habillé en petite princesse, tout souriant qu’il était, à son premier jour de maternelle, à une compétition sportive en train de tomber avec sa mère et il y avait même des photos du japonais quand il était lycéen. Sauf que… Il avait les cheveux longs, décolorés, accroupit sur le sol, des gens derrière lui.

"C’était sa période yankee… Enfin il se donnait juste un genre, il n’était pas violent, enfin juste violent envers ceux qui étaient violents. Oh et sur cette photo, la folle qui saute sur Taka, c’est notre petite Tomoe. Elle ressemble beaucoup à sa mère, mais elle est… Elle se comporte comme un garçon. Limite on peut dire que la vraie yankee de la famille c’est elle. Au final, il n’y a que Teruyuki, mon fils aîné, qui me ressemble. Les autres ressemblent plus à leur mère. Il faudra que vous veniez tous les trois un jour chez moi. Il n’y a que Teru qui ne vit plus à la maison mais il n’habite pas loin. Tout le monde a envie de vous rencontrer, Yuki et toi. Un truc… Taka a des goûts bizarres comme fringues pour le petit. C’est quoi toutes ses fringues avec des lapins, des bonnets avec des oreilles… Faut pas qu’il devienne trop gaga non plus."

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Ryu se demandait bien ce que pouvait vouloir lui montrer le père de Takashi. Il n'était pas à proprement dire apeuré ni même anxieux, mais juste un peu inquiet, surtout qu'il était cloué au lit et ne pourrait rien dire. D'ailleurs, même s'il avait été en bonne santé, la politesse et la courtoisie l'auraient empêché de protester.

Heureusement, Megumi ne sortit pas de sextoy de son sac, pas plus qu'une arme ou autre. Non, juste un album photo. Ah, bah ça allait être drôle alors ! Surtout vu ce que Ryûichirô venait d'apprendre. D'inquiet, il passa à une expression curieuse, son oeil brillant et un sourire venant imperceptiblement s'afficher sur son visage mutilé.

Forcément silencieux, Ryu laissa Megumi lui exposer les photos du petit Takashi. D'abord la première, à la naissance. Ah ouais il était moche ! Mais en même temps, tous les bébés sont laids le jour de leur naissance, quoiqu'on en dise. Cela fit rire Ryu, qui leva son pouce gauche dans un signe d'approbation. Puis il vit sa mère. Son sourire s'effaça pour laisser place à un étonnement béat. C'était Taka au féminin ! Ce petit était sa mère tout craché, c'était carrément incroyable ! D'ailleurs, peut-être que dans vingt ans, on pourrait dire ça de Yuki et de son père. En y pensant, Ryu se remit à sourire un peu.

Les photos défilèrent ensuite plus rapidement. Ryu vit donc les photos dont lui avait parlé Takashi, mais bien loin de rire comme il l'avait fait tout à l'heure, il resta bouche bée. Teruyuki et lui était vraiment... très mignonnes comme ça. D'ailleurs, Teruyuki comme prénom, ça ressemblait vachement à Haruyuki. Un signe ? Mystère.

Ryu passa ensuite aux autres photos, jusqu'à trouver un Takashi décoloré façon GTO. Le pauvre blessé ne put s'empêcher de hurler de rire. Rapidement, Ryûichirô prit son bloc notes. Impossible pour lui de ne pas faire de commentaires.

" Ah ouais quand même ! Enfin, ça lui allait bien, d'une certaine manière... "

Maintenant qu'il le regardait de plus près, c'est vrai que ce Takashi blond n'était pas sans charme, même si c'était juste pour se donner un genre. Faudra penser à la perruque blonde si jamais ils s'amusaient à se travestir, hihi !

Megumi continua bien sûr ses commentaires, et parla de Tomoe, la soeur de Teruyuki et Takashi. Marrant, tous les prénoms des enfants Himura commençaient par T. Ryu acquiesca à la proposition de Megumi, évidemment, d'autant plus qu'apparemment, la famille de Takashi avait l'air sympathique et compréhensive. Ryûichirô avait eu peur de tomber sur des homophobes et des racistes. Il restait un Chinois, après tout. Cela dit, il fallait apporter quelques réponses aux questions de Megumi, et Ryu dut de nouveau faire chauffer son poignet gauche.

" C'est une blague entre nous. Takashi aime les mangas et le cosplay, et puis c'est mignon une grenouillère vraiment en forme de grenouille, non ? Vous aimez les lapereaux et les chatons, vous aussi ? "

Ryu montra ça, et sourit doucement. Mais bien vite, un peu soucieux, il abandonna son sourire et continua à écrire, très sérieusement cette fois :

" Et en fait, heureusement qu'il en est gaga, sinon j'aurais eu plus de mal à accepter la présence de Haruyuki. "

Ryu n'avait pas envie de s'étendre dans les détails, ça n'intéressait certainement pas Megumi. Et puis, ce n'était pas très plaisant à raconter non plus.

Megumi n’allait rien faire de louche, ni rien de dangereux. Ils étaient dans un hôpital tout de même. On ne pouvait pas y faire n’importe quoi. Il se doutait bien que ce qu’il allait montrer à son gendre, oui son gendre vous avez bien lu, allait plus que lui plaire. Oui, Takashi et sa mère se ressemblaient mais c’était Tomoe, la seule fille de la famille, qui lui ressemblait le plus. Au fur et à mesure que les photos défilaient, Ryû ne cessait de rire. Ca faisait du bien de le voir rire, ça ne pouvait que lui remonter le moral s’il était dans les chaussettes. Megumi acquiesça de la tête au mot du chinois. Il faudrait peut-être que plus tard il lui envoie les doubles de certaines cassettes de la jeunesse de ce cher Takashi. Il était content que le chinois veuille bien rencontrer le reste de la tribu mais bon peut-être qu’il finirait par les trouver vraiment bizarre et que peut-être même il finirait par quitter son fils… Non, il ne pourrait tout de même pas abandonner un si charmant jeune homme… Quand au fait d’être homophobe, y avait pas intérêt vu que la moitié de ses enfants étaient homosexuels. Il y avait que pour le petit dernier qu’on ne savait pas trop encore de quel côté il penchait.

"Oui, c’est mignon les lapinous surtout sur les petits anges comme Yuki." dit-il avant de continuer après avoir lu le nouveau mot de Ryû. "Vous avez des problèmes avec sa mère ? Si vous voulez en perlez, vous pouvez. Et puis maintenant vous devez être des plus ravis de l’avoir votre petit ange non ? Il est vraiment adorable."

Megumi caressa doucement la tête de Ryû en essayant de ne pas lui faire mal et lui donna une des photos de Takashi en yankee. Il en avait plusieurs alors une de plus ou de moins ce n’était pas la mort non plus. Il le dirait sans doute plus tard à son fils mais ce dernier avait fait le bon choix en choisissant le chinois. Ils semblaient tellement heureux l’un avec l’autre. Ca lui mit un petit coup au moral car il savait bien qu’une fois tous ses enfants partis il allait se retrouver seul dans sa grande maison. Il faudrait qu’il se trouve une nouvelle chérie un de ces jours. Bon il savait qu’il n’aimerait jamais personne comme sa femme mais elle ne lui en voudrait pas s’il aimait de nouveau. Il allait demander à Ryû s’il avait des frères ou sœurs quand Takashi revint. Le jeune homme portait le petit Yuki dans les bras et avait plein de papiers dans une main. Il s’assit et posa le petit sur le lit une nouvelle fois. Il sourit à son amant et croisa le regard légèrement noir de son père. Il était en train de lui faire quoi là ? Il les avait dérangé ou un truc dans le genre ?

"Tu n’aurais pas oublié quelque chose ?"

"Non ."

"Et mon café ? … Non mais je te jure, t’as pas de tête ! Je vais donc me le chercher, je vous laisse en amoureux." dit-il avant de les laisser seul.

"Ca va un peu mieux ?" demanda Takashi en caressant la main de Ryû. "Tu veux quelque chose ?"

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Ryûichirô secoua doucement la tête quand Megumi lui demanda s'il avait eu des problèmes avec la mère de Yuki. Avoir des problèmes avec Lina ? Oh non, ô grand jamais. C'était juste un énorme problème à elle toute seule ! Heureusement, à présent elle était loin mais son fantôme ne pouvait s'empêcher de hanter l'esprit traumatisé du Chinois. Vite vite, oublions-la !

A la place donc, Ryu acquiesça quant au fait d'avoir un ange en guise de garçon. Un sourire doux vint même éclairer son visage abîmé. Puis, vint ce geste paternel d'une immense tendresse de Megumi, qui lui caressa la tête tout en lui glissant une photo de Takashi version GTO. Ce dernier ne tarda pas, mais sembla avoir oublié quelque chose d'important : ce pourquoi il était parti, le café.

Megumi le lui rappela en le grondant un peu, puis quitta la pièce pour aller le chercher lui-même, laissant de nouveau Takashi seul avec Ryûichirô. A la première question, le Chinois hocha doucement la tête en souriant, et essaya de reparler, toujours sans succès. Décidément, cette aphasie allait encore durer un petit bout de temps. Quant à vouloir quelque chose... Oui il y avait bien une petite chose...

" Un bisou ? "

Avait-il griffonné sur son bloc-notes, non sans sourire malicieusement. Vivement qu'il puisse quitter l'hôpital pour rentrer à l'appartement et se reposer en charmante compagnie. Mais bon, il devait également penser à ses élèves, à qui il avait encore une fois fait faux bond. Du moins avait-il quelques copies à corriger, histoire de faire style qu'il n'avait pas chômé durant sa convalescence.
Une infirmière fit alors irruption.

" Désolée de vous déranger mais je veux juste vous prévenir que les visites se terminent bientôt. "

Ryu hocha la tête, et l'infirmière repartit. Un peu déçu, il se tourna vers Takashi, comme pour lui quémander - encore - quelques petites douceurs dont seul lui avait le secret.

Takashi aurait bien aimé être une petite souris pour entendre de quoi son père et son chéri étaient bien en train de parler. Oh il finirait bien par le savoir un jour ou l’autre non ? Ils se retrouvèrent donc à nouveau à trois, comme avant l’hôpital. Le japonais veillait à ce que Yuki ne fasse pas de mal à son père ou qu’il tire sur des fils. Le jeune homme sourit au chinois, lui caressa la tête doucement et lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour lui. Il esquissa un sourire en voyant le petit mot qu’il venait d’écrire. Bon ça il pouvait le faire mais si Ryû lui avait demandé quelque chose d’un petit peu plis coquin pas sûr qu’il le lui aurait vu, vu qu’il y avait le bébé, mais s’ils avaient été seuls… Il esquissa un petit sourire, cacha les yeux de Yuki et embrassa tendrement et doucement son amant. Mais plus les secondes passèrent et plus le baiser devenait passionné et fougueux, plein d’envie. Envie de plus, envie de pouvoir toucher le corps du chinois mais ils n’avaient pas le droit. Yuki grogna d’ailleurs en essayant de pousser la main de Takashi car il ne voyait plus rien et il n’aimait pas ça. Le japonais retira donc sa main.

"Pardon chaton mais je ne voulais pas que tu vois ce que je faisais avec ton papa." lui dit-il en lui embrassant le front. "Tu es encore trop petit pour comprendre ça chaton."

Juste quelques minutes après, l’infirmière vint leur annoncer que l’heure des visites allaient bientôt se terminer. Il fallait déjà qu’il rentre chez eux. Takashi croisa le regard de Ryû. Il sourit et approcha Yuki du visage de son père. Le petit se contenta de rire et de baver sur la joue de son père, ayant encore un peu de mal avec les bisous. Quoi que pour baver sur la joue, il devait avoir beaucoup de mal. Rho il faudrait juste l’entraîner un peu. Une fois l’espèce de bisou fait, le japonais installa Yuki dans la poussette et revint auprès de son amant. Il lui caressa la main, le bras, le cou, le visage et même le nez, rien que pour le faire là. Il se pencha pour lui parler au creux de l’oreille, ce qu’il avait à lui dire ne devait pas être entendu par le petit. Il dit donc à son amant, avec la voix la plus sensuelle qu’il pu, qu’une fois de retour à la maison, il pourrait faire toute ce qu’il voudrait de lui, le prendre autant de fois qu’il voulait et où il voudrait. Il lui mordilla l’oreille avant d’ajouter que s’il voulait, il pourrait même l’attacher ou utiliser des petits jouets sur lui. Tout ce qu’il voulait en somme. Il conclut son petit discours par un baiser encore plus fiévreux et langoureux que ceux qu’il venait de lui donner.

"On va te laisser te reposer et je viendrais te voir demain." dit-il en l’embrassant sur le front avant d’aller récupérer la poussette. "Au revoir mon cœur." lui lança-t-il en sortant de la chambre.

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