La Bible Noire
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 Faux-semblants administratifs certifiés

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MessageSujet: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Ven 31 Oct - 10:26

La lumière jouait sur ses doigts. Le genre de lumière brève qu’aucun peintre n’aurait osé reproduire de peur ou de ne pas être à la hauteur, ou que les futurs critiques lui fassent observer à quel point sa lumière était peu réaliste et tenait plus de la fantaisie. Jeu de branchage et de luminosité disparaissante se frayant un chemin irisé au travers des dernières traces chimiques du traitement qu’avaient subi les vitres le matin même. En face, l’autre ne semblait guère intéressé par un tel spectacle et se perdait en discours emportés sur l’enthousiasme qu’il était sûr d’avoir provoqué au sein des élèves. Manifestement, ce délégué à la communication ne savait pas faire la différence entre les manifestations d’un intérêt réel qui impliquent une certaine attention, un certain silence, et la montée du volume sonore déclenché par une fin de cours en amphithéâtre précédant une des heures les plus attendues : celle du repas. Comment pouvait-on se laisser aller à un tel flot de paroles sans intérêt ? Le démon jouait le jeu, son rôle, qui voulait qu’il s’informe de la façon de l’information était passée auprès des élèves, puisqu’il n’avait pas été question que ce soit lui qui aille s’afficher sur une estrade pour si peu, d’autant qu’il tenait encore beaucoup à une certaine discrétion. A d’autres ce genre de travail.

La petite japonaise assise à côté de cet homme trop enthousiaste faisait preuve quant à elle d’une étonnante austérité pour son jeune âge. Et d’efficacité aussi. Efficacité qui se révéla dans la façon qu’elle eut de finalement couper la parole et d’achever en un résumé clair et concis. Il l’avait bien choisie. Les membres de l’administration du campus avec qui ils tenaient cette petite réunion presque trop formelle semblèrent apprécier l’interruption eux aussi, comme la lumière baissait et qu’ils espéraient sans doute revenir à des problèmes plus triviaux, voire ménagers, à présent qu’on ne parlait plus de ce qui les intéressait principalement, à savoir la couverture et les possibilités médiatiques offertes par la nouvelle entreprise à l’université. Et puisque cela touchait à sa fin, l’attention de Lucifer revint naturellement à la salle et ses occupants qu’elle avait quittés un peu plus tôt pour des réflexions plus élevées et sans que l’expression attentive de son visage n’en pâtisse. Dommage que ce genre de formalités absurdes soient nécessaires car elles faisaient indubitablement perdre du temps, mais puisqu’il le fallait. Ritournelle de politesses et d’au-revoir, que de vide…

Quelques instants plus tard, l’américain aux longs cheveux rouges noués sur sa nuque se trouvait dans la pièce qu’occuperaient bientôt la sérieuse petite japonaise et son coéquipier trop bavard. Celui-ci n’était d’ailleurs pas qu’une langue bien pendue, ou il n’aurait jamais eu le poste : il était aussi d’une curiosité débordante mais où il faisait cette fois preuve d’un tact surprenant jusqu’à ce qu’il obtienne les informations désirées. Il était toujours bon d’avoir des auxiliaires bien informés, surtout lorsqu’on est en mesure de leur offrir de quoi satisfaire un appétit d’ogre. Quant à la jeune femme, elle était en réalité dévorée d’ambition, alors inutile de dire qu’elle saurait faire preuve de compétitivité et d’une absence de scrupule très appréciable. Avec légèreté ses doigts aux sombres ongles pianotaient rapidement sur un clavier, achevant d’installer quelques logiciels espions sur le réseau, derniers d’une génération fort discrète, sifflant entre ses lèvres des notes qui auraient été discordantes agencées autrement ou si leur son n’avait pas été si grave. La mélopée évoquait une certaine malice, mais loin de celle dont faisaient preuve les enfants, à moins peut-être qu’ils ne soient en train de démembrer quelque insecte. Elle avait quelque chose d’exigent aussi. Et lui se sentait empli d’une sorte de langueur, et l’aspect purement technique ou rhétorique de la journée passée à l'université n’y était sûrement pas pour rien.

Du corridor il entendait les voix sévères et lointaines d’adultes aux tonalités agacées. Mais quel était le sot qui aurait cherché à travailler dans le monde de l’éducation s’il cherchait la tranquillité ? Tandis que l’écran s’éteignait, la mélodie s’interrompit en un étirement songeur à défaut d’être fatigué. Oubliés les jeux de lumières élégants, estampes d’ombre, désormais la lumière électrique et violente se reflétait sur les vitres rendant difficile l’observation du paysage au-delà, déjà bien assombri. Mais même au plus profond de l’obscurité nocturne, les ténèbres du Zohar auraient paru plus sombres et terribles encore. Une autre nuit donc. Tic, tac, pour les immortels, les jours et les nuits n’étaient-elles pas les secondes de l’existence ? Cela faisait longtemps qu’il n’y pensait plus, c’était juste… naturel. Déjà debout, sa main se porta sur la poignée d’une porte qui était restée tout ce temps entrouverte. Elle portait déjà la mention indiquant les noms et la fonction de ceux qui occuperaient le bureau dès le lendemain. La lumière de la pièce se déversa dans le couloir : comme il l’avait senti, il n’était pas seul.



[J’ai essayé de faire un post laissant la possibilité à la plus grande diversité de personnages de s’incruster s’ils le désiraient. J’espère que ça ira^^]
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Imako Keita
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Dim 2 Nov - 14:27

La journée avait été ennuyeuse à souhait , le genre de journée banale et presque fatigante qu'Imako aurait préféré pouvoir éviter . Elle avait passé une grande partie de la matinée à la bibliothèque à essayer de se concentrer sur des recherches pour un sujet d'histoire de l'art , et s'était attaqué avec tant bien que mal à la représentation de la lumière , du clair -obscur .chez Rembrandt. Mais elle devait se l'avouer à elle même elle n'avait pas été très productive , et cette idée de clair-obscur rejoignait bien son humeur changeant du moment . Sans trop savoir pourquoi , enfin si , elle ne se sentait pas au meilleure de sa forme , mais tentait de ne rien laisser transparaître , elle qui n'était pas du genre à s'épancher sur ses sentiments ou ses sensations avec les autres . C'était sûrement du à une scission profonde , bien ancrée et qui ne datait pas d'hier .Elle avait des épaules solides , mais avait du mal à trouver l'épaule sur laquelle s'appuyer quand c'était elle qui en avait besoin .

Ayame . Voilà le nom était lâché , elle s'en faisait un peu , pour ne pas dire beaucoup pour son aînée , et même si elle l'avait royalement snobée avec le coup de la chambre , ce qu'elle avait sensiblement mal digérée , n'empêche qu'elle s'inquiétait pour elle . Et aujourd'hui plus que d'ordinaire sans raisons apparente , juste une question de "feeling" . Et le portable était son meilleur ami depuis un moment , scrutant dans un rituel matinal , qui était devenu presque réglé comme une horloge , en espérant recevoir ne serait-ce qu'un petit message . Mais rien , si ce n'était les pubs en tout genre de DoCoMo , et les promotions diverses et alléchantes pour une option X ou Y . Ok elle continuait de vivre sa vie , qui était plutôt bien dans l'ensemble , les études allaient bien , les amis étaient nombreux , bon la vie sentimentale était proche du comas , mais on passerait presque sur ce point . Sans relâche elle essayait d'avoir des nouvelles , comme ça , comme si de rien était , mais impossible , Aya était comme .. volatilisée . Le campus était grand mais personne qui n'avait eu de contact plus ou moins direct avec elle ne savait quoi que ça soit . La jeune irlandaise avait perdue sa sœur une fois , l'idée que l'histoire se répète pour un round deux n'était pas la perspective la plus sympathique .

La journée non plus n'offrait pas une perspective des plus réjouissante . Comme cela pouvait arriver souvent , les élèves étaient conviés ( comprendre gentiment forcés) de venir assister à une conférence dans l'amphi général . Habituellement c'était la que se déroulait les discours de début d'année , ou du conseil des élèves , les remises de diplômes etc … Mais la c'était pour faire une annonce qui de base semblait intéressante , et qui signait l'arrivée sur l'université d'une entreprise partenaire , qui se proposait d'offrir aux étudiants d'Hokubu petits jobs , programme de formation , et autres réjouissances . Imako pensait sérieusement à chercher un petit boulot , histoire de se changer un peu les idées et d'être plus à l'aise financièrement . D'ici à ce que le prince charmant arrive quoi … ah quelle blague quand même …. Mais ce qui était partie pour être un morceau de journée bien utilisée avait dériver lentement mais sûrement en ennui total , leur orateur n'étant que très peu motivant , passablement saoulant , et même si dans le fond les propos était intéressant , dans la forme … c'était une autre paires de manches .
Assise sur une chaise à côté d'une de ses amie d'archéologie , elle avait passé plus de temps à observer la foule d'étudiants et les "orateurs" et à en débattre avec elle , qu'à vraiment prêté une oreille attentive à ce qui était dit . Et la jeune japonaise assise à côté d'elle ne l'avait pas vraiment pousser dans la voie de l'écoute attentive non plus . Au bout de plusieurs longues minutes ,le regard vagabondant dans la salle , ou braqué sur l'horloge digitale , trouvant que le temps passait un peu trop lentement à son goût , le "miracle " arrivait enfin . Son téléphone vibra un instant , et elle se précipita la main dans son sac à main pour se saisir de l'objet . Elle ouvrit le portable couleur perle , espérant presque naïvement que elle entendrait le son de la voix de sa sœur de l'autre côté du fil . Mais non. Néanmoins le coup de fil semblait important , bien qu'elle n'en connaisse pas l'émetteur . Etrange . Toujours est il que , elle profita de cette opportunité inespérée pour sortir discrètement de la salle , par la porte latérale , près de laquelle les deux jeunes filles s'étaient astucieusement placées .
Elle rejoignait l'extérieur afin de pouvoir communiquer librement avec l'inconnu . La discussion dura quelle minutes , sans que pour autant elle ne comprenne tout ce qui était dit , le signal étant méchamment brouillé . En fait elle n'avait pour ainsi dire rien compris , mais avait tenter le coup plusieurs minutes d'affilée , imaginant presque que c'était sa sœur qui essayait de la joindre . Ce n'était pas le moment de raccrocher . Seulement voilà la communication s'interrompit. Imako n'avait gagner que des questions supplémentaires à défaut de réponses . Quelle veine !

La conférence était finie depuis quelques minutes et les étudiants sortaient en nombre du bâtiment . Un bref instant elle failli suivre le flux , quand elle se rendit compte qu'elle avait laissé ses affaires dans la salle de conférence . Le portable à la main , elle réinvestit le hall du bâtiment et se dirigea jusqu'à l'amphi d'un pas alerte . Les lumières du couloir était presque violente comparé à la lumière "entre chien et loup" de l'extérieur .
Elle retrouva sa camarade , qui l'attendait le sac à la main , blouson sous le coude , un grand sourire aux lèvres , puis elle s'adressa à Imako , alors à quelques mètres d'elle :

"Tiens je me suis dit que tu aurais besoin de ça"

"Merci merci , j'ai bien failli tout oublier .." lui répondit Imako , encore un peu perturbée par le coup de fil.

"Pas de problème mais .. dis .. ça va ? Tu m'as l'air bizarre ? C'était qui ?"


Elle marqua un temps d'arrêt , le sac à ses pieds , en mettant sa veste .

"Rien rien . Une erreur de numéro c'est tout .."

La jeune japonaise comprit rapidement que le sujet était à éviter vu le ton un peu plus sec qu'à l'accoutumée que la rouquine avait employée .

"Bon , y a Amane qui me proposait d'aller boire un café avec les filles , tu viens ? En fait nan tu viens ! "


Puis à peine avait elle mis son sac , que l'autre la traînait presque jusqu'au portes du bâtiments .
La journée allait peut-être être un peu plus palpitante que prévue . Mais au moment où elles allaient franchir les portes , une voix discrète mais marquée résonant dans le couloir vint interrompre l'élan d'Imako. Et juste derrière elles deux , le professeur d'Archéologie , visiblement pressé , marchant d'un pas extrêment rapide vu sa fine silhouette , semblait vouloir leur demander quelques choses . Et c'était le cas . Apparemment pressé par un empêchement de dernière minute , il ne pouvait pas remettre un papier important et … pas de chance demandait à Imako de l'amener aux nouveaux venus de la toute nouvelle entreprise partenaire .
Elle aurait pu refusé , mais n'eut pas trop le temps de se poser la question si bien qu'elle se retrouva rapidement avec la dite enveloppe de kraft , à emmener dans un bureau que le prof avait à peine pris le temps de situer . Bref , pour le café c'était partie remise . Et ses espoirs de voir sa journée un peu plus agréable s'était du même coup envolé .


Après avoir saluer son amie , et avoir parcourue les longs couloirs abrutissants du bâtiments , La jeune fille était enfin parvenu à trouver le dit-bureau , où les noms des nouveaux occupants brillaient sur la plaque toute neuve . Aucun doute c'était là. La porte à moitié entrouverte laissait émaner la lumière dans le couloir . L'enveloppe à la main , elle s'approcha de la porte , pour se saisir de la poignée . Par un (mal)heureux concours de circonstances , la porte s'ouvrit en même temps , quelqu'un la tirant de l'autre côté .
Imako faillit trébucher surprise par la force avec laquelle la porte était ouverte dans l'autre sens , et manqua de percuter l'homme qui se tenait face à elle .
Un homme plutôt grand , au visage fin , dont le regard d'une couleur saisissante et à la chevelure flamboyante l'aurait presque fait passer pour un membre des Keita . Elle se ressaisit rapidement , comme pour effacer toute trace de surprise et s'apprêtait à expliquer le pourquoi de cette arrivée presque fracassante .
Mais impossible l'espace d'un instant d'émettre un son , son regard figé sur le visage de l'individu , tout à la fois séduisant mais mystérieux . , et surtout aux traits si familiers. Puis recentrant ses esprits.

"Désolée . Je .. Je suis arrivée un peu brutalement . Je .. Ishikawa-san m'a demandé de vous apporter cette enveloppe . Enfin... je suppose que vous travaillez ici ?"

Envolées les politesses habituelles , et son habituelle assurance avec les personnes , étrangères à sa connaissance ou non . Le double choc porte et inconnu lui avait comment dire .. oui fait perdre un peu de ses moyens . Avouons les choses , son interlocuteur avait une sacrée présence , et il aurait mis en émois les hordes de fangilrs qui se nichaient à l'université … Totalement …


[HS :pfiou désolé me suis épancher xDD L'inspiration était là , pis ca me permettait d'introduire le perso j'espère que ça te dérange pas ]
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Lun 3 Nov - 19:22

[Mais non il est très bien ton post^^, d'ailleurs je m'excuse pour la qualité du mien, j'avais fait mieux, mais mon système a planté et je viens de passer une heure pour récupérer ce que j'avais écrit, mais seulement partiellement et j'avoue ne plus avoir le courage de réécrire ce que j'ai perdu]

Certes il avait prévu qu’il y aurait quelqu’un, ce qui n’avait rien d’extraordinaire pour un démon, mais il ne s’était guère attendu à ce que la prévision en question lui tombe presque littéralement dessus. Ça n’aurait d’ailleurs eu aucune importance en temps normal, parce qu’il avait trop passé de temps en compagnie d’humains pour s’émouvoir un temps soit peu de leur maladresse. En vérité ce qui provoqua un léger haussement de sourcils, un bref éclaircissement du regard, ce fut le flamboiement soudain d’une chevelure, une finesse de traits, une clarté glaciale dans les yeux… Avec le mouvement, un visage s’imposa de lui-même à son souvenir qui n’était des plus agréables. Un qui se trouvait parmi les plus violents. Une fraction de seconde… Et puis ce ne fut plus qu’une étudiante. Quoi que l’expression soit peut-être un peu restrictive, parce que la ressemblance restait étonnante. Ce qui fut précisément la raison pour laquelle il ne se contenta pas de prendre l’enveloppe kraft, d’un merci à la sobriété efficace et d’un départ sans un mot de plus.

En lieu de quoi, son visage, bien que toujours emprunt d’une certaine distance qui ne le quittait que rarement, afficha un léger mais réel sourire poli et d’écoute patiente en dépit des paroles un peu décousues qui lui étaient adressées. Il ignorait d’ailleurs qui pouvait bien être cet Ishikawa, mais on pouvait supposer qu’il s’agissait d’un professeur, au vu du ton sur lequel le nom était prononcé et les personnes qui pouvaient être intéressées par les services proposés ; et de toute manière le contenu de l’enveloppe le lui apprendrait. D’ailleurs, cette demi-curiosité tenait bien plus du fait que c’était dans son rôle que par réel intérêt car à ce moment précis son esprit était animé d’autres questions comme par exemple s’il s’agissait de l’étudiante supposée lui ressembler au point que ça en devenait matière à soupçons. D’ailleurs si c’était le cas, les rapports avaient surestimer la réalité, d’autant que celle qui lui faisait face était parfaitement humaine. Mais quoi qu’il en soit, il lui faudrait définitivement s'en enquérir, en temps voulu.


- Pas exactement non. Ce sont mes assistants qui s’occupent de ce genre de travail habituellement.

Phrase littéralement tout à fait exacte, sauf peut-être le terme d'assistants qui restait relativement supérieur à la manière dont il considérait ses subordonnés.
Avec la rapidité que confère expérience, il considéra rapidement la jeune fille qui lui faisait face. La chevelure rousse, les traits plus occidentaux que l'ensemble des élèves qu'il avait pu croiser jusqu'ici laissant entendre que ce pouvait, que c'était certainement, sa couleur naturelle, la limpidité d'un regard franc et ouvert, la familiarité que cela évoquait, en revanche contrebalancée par un corps jeune mais définitivement féminin, allongé et dynamique mis en valeur par des vêtements qui bien que simples révélaient tout de même un certain goût pour l'élégance. En toute objectivité, elle faisait partie de ces femmes qui ne devaient pas éprouver de difficulté à attirer la sympathie, et certainement souvent plus, de ses congénères.

D'un geste sec et précis il passa sous le rebord de l’enveloppe un ongle aussi noir que ses vêtements, d'une sobriété telle qu'elle en devenait criante, du tissu parfaitement lisse à la boucle argentée de la ceinture dont le travail ouvragé révélait la valeur. De toute évidence ce n'était pas le genre d'accessoires qui était à la portée du premier venu.

L'ouverture révéla quelques feuillets couverts d'une écriture manuscrite qui bien qu’un peu brouillonne ne manquait pas d'austérité. Cependant, sa curiosité encore éveillée, il n'était pas question de laisser partir la jeune femme qui s’était si gauchement introduite dans ses projets de la soirée à venir, et cela signifiait ne pas se plonger immédiatement dans la lecture du contenu de l’enveloppe. Etant donné la brièveté du silence qui s’était établi entre le moment où il avait achevé sa réponse et celui où il avait jeté un coup d’œil aux feuilles, la question qu'il posa se trouvait être dans la droite lignée de l'échange jusqu'ici si formel :


- Mais si je peux t'être utile ?

Mots si rarement prononcés de sa bouche... Et jamais avec sincérité. Tandis qu'il sortait finalement les trois feuilles, il ne détourna pour autant pas son regard immédiatement pour le porter sur ce qui était écrit. En apparence il ne s'agissait que d'exprimer la valabilité de sa question, tant la posaient si souvent par pure politesse... Mais pour dire le vrai cela s'expliquait tout simplement par le questionnement qui le faisait encore hésiter. D'un coté il avait des projets pour les heures qui venaient et à première vue la jolie rousse restait tout de même une étudiante comme une autre. De l'autre, il y avait tout de même cette ressemblance qui sans pour autant être extraordinaire n'en était pas moins frappante, évidente. Et puisqu'il avait appris, parfois à ses dépens, qu'il ne valait souvent mieux pas sous-estimer une première impression, Lucifer se décida finalement à suivre son instinct. Ce qui aboutit à une nouvelle question tout à fait à l'opposé de la première, mais à laquelle il donna le ton de la soudaine inspiration :

- A vrai dire, je pourrais moi-même avoir besoin de toi. nous venons d’arriver. Du moins dans l'université, et je dois avouer ne pas connaître vraiment les besoins des étudiants, ce qui pose problème pour nos projets. Tu pourrais peut-être m'aider à ce sujet ?

Déjà, comme si son esprit était incapable de se perdre en pensées éloignées des buts qu’il se fixait, ses réflexions le portaient à élaborer un dessein qui, s'il aboutissait, lui ouvrirait bien des portes, et à défaut répondrait à de nombreuses questions. Et alors seulement, il abaissa le regard sur l'écrit n’omettant pas cependant de le relever l'étudiante de temps à autre, marquant ainsi l'intérêt qu’il portait à ses réponses.
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Imako Keita
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Lun 3 Nov - 21:23

[HJ: pas de soucis ca arrive =/ en tout cas ca ne se ressentait pas =D ]


Intérieurement Imako pestait. Mais quelle idée de rentrer sans même frapper, et elle se serait bien passer de l'entrée en scène désespérément gauche. C'aurait été un étudiant ou un professeur qu'elle connaissait , l'incident lui aurait été complètement indifférent ,et elle se serait rattrapé en regagnant son comportement habituel , comme s'il elle n'avait pas manqué d'aller heurter la moquette entraînant avec elle son interlocuteur . Mais cette fois ci , elle était là debout , un instant bouche bée avant de se reprendre et perdait complètement son aisance naturelle . Cheveux longs et couleur feu , un regard clair et glacé , elle avait l'impression de se retrouver devant un fac-similé de sa sœur ... A la différence qu'il s'agissait d'un homme , et qui plus et que sa tenue - n'en déplaise à sa sœur- n'était pas son genre , enfin disons d'un style plus ... classe ....
Toujours est-il que , aussi inattendu que cela soit , l'effet sur Imako était réel et amplifié . Un peu décontenancée , la journée tournait du tout au tout , elle qui espérait le moindre signe d'Ayame , qui essayait de la joindre , tombait sur un appel , prête à essayer de reconnaître sa voix dans un grésillement électronique , presque prête à tout faire pour retrouver la trace de sa sœur aînée ... elle se retrouvait face à un clone . Il n'en fallait pas plus pour la faire basculer psychologiquement . Ce devait être un des points communs des Keita ça , la réactivité excessive aux évènements .
Débarrassée de sa corvée , elle aurait pu tout aussi bien saluer l'inconnu , prendre congé et retourner à ses activités triviales , de sa vie étudiante , ce qu'elle aurait fait en temps normal . Cependant elle restait là , debout dans l'embrasure de la porte de métal blanc , attisée à la fois par la curiosité , et par .. Elle ne savait pas trop quoi en fait , une sensation ou plutôt non une perception . Un sentiment indéfinissable , qu'elle n'avait pas vraiment remarquée , qui la perturbait dans sa perception des choses , comme un morceau de fer attiré irrémédiablement par un aimant . Cette fois ci , c'était elle le morceau de fer , et l'inconnu l'aimant . Puissant l'aimant .

Après avoir bafouillé et remis l'enveloppe à l'intriguant homme , elle avait laissé ses mains libres , quelque peu crispée et tendues , puis s'était décidée à maintenir fermement en place son sac contre elle , sa main gauche libre triturant presque nerveusement le médaillon d'or qu'elle portait en toutes circonstances . Un petit bijou anodin , que sa mère lui avait offert ,il y a des années de cela , très répandu en Irlande , et qui représentait un symbole ésotérique celte , sensée "éclairer la voie" de ceux qui le portait . Et même si elle superstitieuse - quoique inconsciemment elle ait une approche différente des choses depuis sa "ballade" dans l'annwvyn - elle s'était surpris à tenir fermement ou à avoir en main le pendentif lorsqu'elle se sentait perdue , ou stresser ou en cas de grosse déprime . Un geste anodin mais qui la calmait , chose qu'il était rare d'avoir besoin de faire , mais là c'était plus que bienvenue . Elle aurait regretté après coup d'apparaître comme une gamine stressée , anxieuse comme si on l'avait prise la main dans le sac . Pas de raison d'être si tendue pensait-elle dans son fort intérieur . Sa vie n'était pas en jeu , la situation était banale rien de plus . Elle était face à un inconnu comme cela lui arrivait souvent , alors autant prendre le taureau par les cornes et faire bonne impression .Et ce même si elle ne savait rien du personnage . Ah si , il ne travaillait pas directement là d'après ce qu'il venait de dire , c'était le "patron" des deux futurs occupants du bureau .
Sans décrocher son regard cristallin de l'homme ,suivant le moindre de ses gestes dont elle ne perdait pas une miette , elle eut un petit rire nerveux , vite remplacée par un sourire à demi forcée .

"Oh , j'aurais du me renseigner désolée , mais apparemment le message était important ou du moins urgent ... je pense"


Reprend toi ! Voilà à quoi se résumait la petite voix qui résonnait dans son esprit . C'est vrai quoi après tout , c'était un homme comme les autres , elle n'avait pas devant elle une star de je ne sais-quoi , une idole adulée , un grand manitou , ou même le pape non ! En fait il était un peu tout ça à la fois , d'une manière plus mystique et démoniaque , douce ironie . Evidement en l'apparence , cela ne changeait pas beaucoup la donne , et heureusement pour elle qui semblait déjà avoir quelques difficultés à appréhender la situation de manière rationnelle et intelligente. Intelligence dont elle ne manquait pas .. d'ordinaire .Un léger silence s'installa , et son interlocuteur porta son attention sur le contenu de l'enveloppe , dont elle-même ignorait le contenu pour être honnête . C'était sûrement pour cela que le professeur la lui avait confier . Son esprit divagua quelques secondes , le temps de la "pause" accordée par le blanc quelque peu gêné ,puis sortant de ses pensées , elle ne trouva pas assez rapidement les mots pour répondre à la question formelle certes , mais qui faisait montre d'un certain intérêt que l'homme lui portait . Là où il aurait pu la remercier simplement .Elle marqua une pause;

"Euh , et bien ... à vrai dire .."


Mais à peine avait-elle commencé sa phrase qu'elle se ravisa , ne sachant pas trop quoi répondre . Heureusement pour elle que son interlocuteur avait plus de ressources cela dit , et que la discussion ne s'arrêta pas de manière si abrupte .Et à son grand étonnement , qui du se traduire son visage , par une expression singulière , le regard marqué , les yeux grand ouverts droit dans le regard de son interlocuteur qui passait des feuilles à la jeune étudiante , sourcils levés , et contre toute attente , voilà que l'homme lui proposait de l'aider . A cet instant précis , Imako avait l'impression d'être sur une corde raide , entre deux falaise , et à mi-chemin du précipice . Sans trop savoir pourquoi ceci dit . Tout cela n'avait rien de si aberrant ni extraordinaire , c'était juste la présence de l'homme et ce qui émanait de lui qui la poussait inexorablement à continuer la traversée , et en même temps à rebrousser chemin le plus vite possible . Mais voila ,en bonne Keita qu'elle était , bornée à souhait , elle avait décidé de continuer après tout , c'était un peu tard pour rejoindre la rive qu'elle avait laissée en franchissant la porte .

Retrouvant une once de confiance , qui allait progressivement revenir à un niveau plus que convenable , elle s'adressa cette fois de manière claire et intelligible à son interlocuteur ;


" Et bien oui , oui pourquoi pas si je peux vous aider ... J'en serais ravie . Je ne sais pas si je vous serais très utile cependant !"

Les derniers mots étaient prononcé avec nettement plus d'assurance , et sur un ton amusé , un sourire clair s'affichant sur son visage jusque la assez réservé. Chassez le naturel il revient au galop . "Utile" oui elle ne semblait pas forcément l'être . Et pourtant si elle savait à quel point elle pouvait bien l'être . Une utilité inattendue mais Ô combien précieuse . Et malgré elle .
Elle se souvenait du peu qu'elle avait suivit durant la conférence , et pour ainsi dire peu de choses l'avaient vraiment marquée .. Ah si , l'entreprise proposait d'employer des étudiants ! C'était une piste à explorer .

"Pour les besoins des étudiants et bien ... je sais pas trop par où commencer à vrai dire . Mais si vous avez des questions je pourrais peut-être vous aiguiller plus facilement . J'ai entendu en autres que le partenariat pourrait permettre à des étudiants d'Hokubu d'obtenir des Part Jobs , des formations c'est bien ça ?"

Puis elle marqua un temps , se surprit elle-même laissant échapper un petit Oh de surprise ;

"Excusez moi je suis impolie je ne me suis même pas présentée , Keita Imako , enchantée ."

Tout en lui adressant un large sourire naturel cette fois , accompagné d'un petit hochement de tête , elle récupéra certes avec du retard , ce que tout bon japonais , ou étudiant japonais , aurait fait ; se présenter . Avec un peu de chance cela permettrait à cet inconnu de ne plus en être un pour elle . De nom tout du moins .
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Scarlet Miyaburu
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Lun 3 Nov - 22:21

[mode incruste: on]

Douce langueur, doux ennui…La vie semblait être devenue, depuis peu de temps, une monotonie d’évènements, toujours les mêmes, dans le même ordre, sans saveur, sans couleur. Le terme couleur n’était peut-être pas tellement approprié, à dire vrai…De ce côté-là, le monde de Scarlet avait toujours été coloré. Mais toujours, est également un bien grand mot…Cela ne faisait que trois ans, que sa perception de la réalité avait été altérée, rendue à elle-même. Trois ans qui semblaient aussi longs qu’une éternité…Surtout la dernière année. Quoi de plus normal après tout…Il était plongé dans l’amertume, la solitude, amante collante, dont il peinait à se débarrasser. De la peine, il en ressentait encore. A priori, cela n’était pas près de passer. Pas encore, pas si tôt. Il lui semblait injuste de faire le deuil de son unique famille, son père, en un an seulement, et de tourner la page. Il méritait plus que ça, pour tout ce qu’il avait fait pour lui, son bonheur, la réalisation de son existence, la plus normale possible. Mais pleurer sa mort, et s’enfermer dans une torpeur sans nom, rendait-il vraiment justice à sa mémoire ? Pas vraiment. Sûrement que non, sans aucun doute. Scarlet aurait dû passer à autre chose, ré apprendre à être heureux, comblé par la vie offerte à lui. Comme tout jeune homme de son âge, entouré de ses semblables, capable d’évoluer, d’aimer. C’était plus facile à dire qu’à faire, cependant…Tout était compliqué, beaucoup trop compliqué, à cause de ces fichues capacités…Voir les gens, ainsi qu’ils étaient vraiment, cela passait, il en avait prit l’habitude. Il ne tressaillait plus en croisant ces ombres rougeoyantes au coin des rues, n’en faisait plus de cauchemars, ou des yeux pleurant des larmes de sang, sans cesse, le harcelaient. Mais comment être banal, comment être un étudiant comme les autres, lorsque vous êtes interdit, sûrement à tout jamais, du moindre touché ? Bon, à tout jamais, c’était peut-être exagéré. La voyance, il l’avait découvert, c’était un peu comme le loto, aléatoire. Et, comme aux jeux de hasard, là non plus il n’avait pas franchement beaucoup de chance.

Qu’est ce qu’on peut s’ennuyer à une conférence, pour être amené à ce genre de réflexions pas vraiment joyeuses… Fallait dire que Scarlet n’aimait pas vraiment perdre son temps. Il devait terminer de lire un ouvrage pour le cours d’histoire de l’art, et d’en choisir plusieurs passages, pour effectuer des analyses sur les soi disant brillantes idées et réflexion en matière d’art, de l’auteur. Médisant, lui ? Non. C’était juste comme en philo. On ne peut pas toujours être d’accord avec tout le monde. Finir ce bouquin le faisait suer, et prendre du retard à cause de ce rassemblement à la noix, encore plus. Du coup, il s’était installé en fond de salle, s’étant assuré que sa position échapperait aux regards des différents professeurs et rabat-joies à même de contester son comportement, et puis, après un unique coup d’œil à l’estrade, sans aucun intérêt pour ses habitants actuels, il s’était replongé dans sa lecture. Mais, pas facile de se concentrer. Son attention s’était vite détournée vers le gant de tissu noir, celui de sa main gauche très précisément, où il avait fait une petite tâche, précédemment dans la journée. Et, pensivement, il passa son doigt dessus en frottant légèrement, dans l’espoir de la faire disparaître. Activité très intéressante, et très intelligente. Que voulez-vous, on a tous nos instants de faiblesses…Chez lui, ça n’était pas bien rare, sauf qu’il s’efforçait de les masquer au mieux. Pour sa propre sécurité, il lui fallait être sans faille, le plus simple, et normal possible. Ca n’était déjà pas facile en se baladant la moitié de l’année avec des gants. En ce moment, c’était assez vital, vu que son pouvoir était assez capricieux. Il en avait fait l’expérience pas plus tard qu’hier, en effleurant une vieille dame au sortir d’un passage piéton. Scarlet avait bien cru qu’elle allait faire une attaque, sous le choc. La haine. Dans le genre discret, il aurait fallu repasser si elle lui avait claqué entre les doigts, sans qu’il sache l’expliquer. Enfin si, sûrement aurait-il su l’expliquer, là n’était pas le problème. Mais le faire, c’était autre chose. Et qu’on le croit, une autre encore. Bref, la vieille était repartie sur ses deux jambes, soudain un peu plus dynamique même, après un dernier regard sur lui, l’ayant considéré comme s’il avait été…une sorte de démons. Mais ca n’était pas lui le méchant dans l’histoire là. Si la mémé en voulait, des démons, il pouvait sans problème lui en présenter, et des vrais en plus, qualité garantie par contrôle psychique. Aha aha aha.

Bon, de quoi est ce que ça parlait déjà? Non, pas ce fichu bouquin, la conférence. D’habitude, Scarlet ne rechignait pas devant le travail mais ce truc là était vraiment au dessus de ses forces. Ah, en parlant de travail d’ailleurs…C’était de ça qu’il s’agissait visiblement. Job étudiants, et bla, et bla. Oui, le numéro habituel rabâché pour eux. Hmm…Pas totalement dénué d’intérêt. Il se moquait comme d’une guigne de savoir si c’était le Pape, ou la CIA, qui se proposait d’aider l’université à foutre ses étudiants sur le marché du travail, mais c’était toujours utile à savoir. Depuis un an, il vivait seul, au campus, sous-louant au centre ville l’appartement qui avait appartenu à son père. Tant qu’il avait des locataires, il disposait d’une stabilité financière qui lui convenait. Mais s’il se retrouvait avec l’appart sur les bras sans personne dedans par contre, ca allait être autre chose…C’était déjà arrivé pendant deux semaines, il y a quelques mois, et de ce qu’il en savait, l’habitant actuel quittait les lieux dans peu de temps. Un européen sans histoire, qui était venu travailler au Japon pendant quelques mois, dans le service de sa boîte délocalisé ici. Donc, un emploi à temps partiel, pourquoi pas, pour s’assurer une certaine securité de vie. Ouais, l’idée lui plaisait assez. Après, ca dépendait de quoi…il ne pouvait pas se permettre d’accepter n’importe quoi. Mais comme il n’avait finement rien écouté, impossible de savoir ce qu’on leur proposait exactement, pour combien de temps, ce genre de détails. Bah voyons. Il jura à mi-voix, en anglais, pour plus de discrétion. La superbe réunion était terminée, et les rangs devant lui déjà se levaient. Il s’empressa de ranger son ouvrage, histoire qu’aucune langue de vipère ne vienne lui demander de lui faire un compte rendu de ce qu’il s’était dit ici, juste pour l’emmerder. Pas vraiment envie d’être collé. Le jeune homme remballa ses affaires, et prit la sortie, ainsi que ses congénères.

Rendu dehors, il s’arrêta, et dégaina son téléphone portable. Non et non, il n’avait pas une petite copine à appeler, ou une bande de potes trop cool à rejoindre. C’était juste pour regarder l’heure qu’il était, et réfléchir. S’il voulait ces infos, il allait devoir monter jusqu’aux bureaux de la boîte qui avait initié le partenariat. D’ici quelques heures, cela serait sûrement blindé d’étudiantes larmoyantes désireuses de trouver des petits emplois avec option glandage, pour nourrir leur nombreuse famille. Ou pas. Il n’aimait pas franchement faire la queue. Il n’aimait pas perdre son temps. Et il devait consacrer le restant de sa journée à travailler. Peut-être qu’en Europe, université était synonyme de fainéantise, mais pas ici. Ou en tous cas, pas pour lui. Il rangea son portable dans la poche avant de son sac, et le casa de nouveau sur son épaule, avant de reprendre le chemin du bâtiment. Il mit quelques minutes à trouver son chemin dans les couloirs, ayant même dû arrêter un étudiant de cinquième année pour demander où se trouvaient ces fameux bureaux. En tous cas, il arriva bien après Imako, toujours pensif, à tripoter son gant. Il reconnut la chevelure rousse en tournant au coin du couloir, alors qu’elle se tenait dans l’entrée du bureau. Connaissance personnelle ? Clairement pas. Il l’avait juste aperçue, plusieurs fois, notamment parce qu’ils suivaient la même option, et que les rouquins ne courraient pas les rues au Japon. Lui-même, très brun et frêle, passait plutôt inaperçu dans le décor. Ce ne fut donc pas la vision de la superbe jeune femme aux traits de sirènes qui le figea, mais l’homme. La couleur de l’homme. Pas la couleur de peau, bien évidemment, ne soyons pas stupide, ni même celle de sa chevelure. Plutôt celle qu’il dégageait. La jeune femme dégageait une lumière claire, qu’il avait prit l’habitude de reconnaître chez pas mal de ses compatriotes étudiants. Mais lui…il rougeoyait littéralement, débordant dans l’atmosphère, et, près d’elle, semblant comme atténuer sa propre luminosité.

Merde. Il prit soin de penser le juron, et de ne pas le dire. Et aussi, de bien garder la bouche fermée. Et de ne pas se crisper plus qu’il ne le faisait déjà. Ok, ok, il était sensé avoir l’habitude mais…mais cela continuait de le surprendre, et de l’inquiéter. Tu m’étonnes. Il aurait été stupide et suicidaire de sa part, de ne pas ressentir de l’inquiétude. En général, on n’a pas peur de ce qu’on ignore. Heureux étaient tous ceux qui ne savaient rien. Lui, il voyait, il n’ignorait pas. Et il en nourrissait de la crainte. Il se remit pourtant en route vers le bureau. Bah oui, il n’allait quand même pas s’enfuir à toutes jambes, tout de même ? Dans le genre louche, on pouvait difficilement mieux faire…Il était venu pour quelques informations, et il allait les obtenir. Et en même temps…peut-être restait-il aussi parce qu’il rechignait à tourner les talons, prendre la fuite, en laissant une jeune femme seule avec…avec cet homme. Il ressentait un certain malaise, mais s’efforçait de ne pas conserver les yeux sur lui. S’il se comportait normalement, il passerait inaperçu. Malheureusement, ses yeux ne mentaient pas, et lorsqu’on les observait de face, souvent, dévoilaient tout ce qu’il ressentait. Ca n’était pas vraiment le meilleur moment pour devenir un livre ouvert…A portée d’oreilles, il entendit la jeune femme se présenter. Il ne fit pas de même, n’étant pas dans la conversation, pour le moment. S’arrêtant à moins d’un mètre d’eux, réticent toutefois à pénétrer dans les lieux, Scarlet se contenta de s’annoncer poliment.

« Bonjour… »

Très poli, très concis, très égal à lui-même.
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Mar 4 Nov - 12:57

Prenant les paroles de la jeune fille et son regain progressif d’assurance comme un signe qu’il pouvait s’intéresser finalement aux feuilles entre ses doigts, il parcourut rapidement l’écrit tout en prêtant une oreille attentive aux réponses qui lui étaient adressées et peut-être plus encore au ton sur lequel elles étaient prononcées. On maîtrise souvent bien moins sa voix que ses expressions, aussi plein de self-control qu’on puisse être. Beaucoup oubliaient, ou étaient incapables, de celer leurs émotions ou ressentis dans les tonalités de leur voix. C’était naturellement plus simple quand il n’y avait pas de volonté de dissimulation et la voix féminine qui gagnait de seconde en seconde en aplomb était celle de quelqu’un de volontaire et qu’il aurait qualifié, première impression toujours sujette à révision si nécessaire, de stable. Cela lui convenait, on ne pouvait mieux rêver dans pareille situation à part peut-être une personne un peu plus en mal de reconnaissance.

Tandis qu’il jetait un nouveau coup d’œil à l’étudiante (désormais parfaitement à l’aise semblait-il, ce qui n’était pas complètement anodin, accoutumé qu’il était aux cafouillages dont elle avait fait preuve un peu plus tôt) entre arguments pour un projet et éparpillements en détails historiques passant d’Akkad aux Zhou qui aurait pu noyer sans difficulté le bavard qui devrait bientôt se coltiner ce genre d’affaires, une nouvelle présence humaine jusque là trop éloignée pour présenter un intérêt, se fit sentir dans le couloir. Et de se rapprocher. Les yeux clairs ne se portèrent pas dans cette direction pour autant, se contentant d’attendre que le nouveau venu arrive à leur hauteur. Expédiant une fin de lettre qui se perdait en politesses, pour répondre à la jeune femme, il releva définitivement le regard vers… Keita Imako donc. Décidément, s’il avait été réellement humain, il aurait songé qu’elle aurait pu être sa sœur, le genre de réflexions qui n’effleurent que rarement l’esprit d’un ange, déchu ou pas, et le sien à plus forte raison.

Pourtant avant qu’il ne réponde, le nouvel arrivé était désormais en vue et de la place qu’il occupait, Lucifer n’avait pas la moindre difficulté à le distinguer, d’autant que la lumière artificielle venant du bureau éclairait fortement cette section du couloir. Comme il l’avait fait pour Imako, le démon entreprit une rapide inspection de celui qui s’avérait être un étudiant cette fois. Tout au contraire de la première ce n’était pas le genre de garçons qui devait pousser les gens à se retourner sur son passage, à moins d’être le seul européen dans un lieu peuplé de japonais, mais même ainsi ses cheveux noirs, son attitude, sa taille qui le rendait plus petit même que la rousse et ses vêtements sombres n’étaient pas faits pour attirer les regards. A moins de remarquer les yeux bien entendu. Parce que ces grands lacs clairs avaient leur charme, objectivement parlant, ce qui pour Lucifer signifiait qu’il était conscient du potentiel de son vis-à-vis sans en être touché lui-même. Et de fait, il lui en faudrait plus pour condescendre à regarder avec plus d’intérêt un être humain. Visage fermé, regard méfiant, il y avait cependant quelque chose qui ne collait pas, peut-être dans la manière que le jeune homme avait de le regarder. Quelque chose qui ne correspondait pas aux attitudes auxquelles le démon s’était habitué lorsqu’il se faisait passer pour humain malgré un large panel. Quelque chose sur quoi il n’arrivait pas encore à mettre de nom, qu’il ne pouvait encore cerner. Pourtant avec son assurance habituelle, il songeait que ce n’était que partie remise, la patience payant bien souvent. Aussi poursuivit-il, comme un bon comédien continue d’improviser sans accroc même à l’arrivée d’un imprévu.


- Enchanté également, répondit-il à Imako après un hochement de tête, sobre mais clair, en guise de salut au jeune brun. Christian Elderman.

Le choix du nom et du prénom n’avait pas été complètement innocent, preuve s’il en était qu’il était capable d’une certaine forme d’humour qui se plaisait d’ailleurs plus dans la provocation. Disant cela, le léger accent américain qu’il avait décidé de prendre depuis qu’il était arrivé sur le sol asiatique ressortit un peu plus, la simplicité même de ses précédentes phrases le soulignant.

- Effectivement, nous allons offrir ce genre d’opportunités. Mais cela ne reste qu’une petite part d’un ensemble plus large. Mais je suis certain, au contraire, que tu pourrais m’être d’une véritable aide. Tu m’as l’air d’être du genre à bien t’entendre avec de nombreux autres étudiants. C’est exactement ce dont j’ai besoin. Enfin, il serait peut-être plus simple d’entrer. Nous serons plus à l’aise à l’intérieur que dans un couloir.

Et il s’écarta de l’encadrement de la porte pour laisser le passage. Se faisant son regard se déporta une fois de plus vers l’autre étudiant, son visage reflétant cette question muette mais évidente sur la raison de sa propre présence. L’invitation à entrer s’adressait pourtant également à lui et peut-être même ne l’aurait-il pas prononcé s’il était resté seul avec Imako. Car pour le moment sa curiosité était nettement plus aiguisée au sujet de l’étudiante et s’il n’y avait pas eu une telle défiance dans les grands yeux du jeune brun, là encore il se serait contenté de lui notifier de revenir le lendemain : il n’avait jamais été question pour le démon de faire œuvre de bonté en venant en aide ou même en informant des élèves. Que d’exceptions en si peu de temps… Il semblait que la Terre, comme des millénaires auparavant, produisait toujours des êtres capables de l’intriguer. Pourtant, bien que ce fut nécessaire, il est impossible de nier le peu de goût qu’il avait à agir avec autant de bonne grâce. Particulièrement face au visage fermé du deuxième étudiant, Lucifer ne faisait déjà que peu d’effort pour ceux qui lui étaient utiles ou lui marquaient de l’intérêt, en faire pour quelqu’un qui ne faisait partie d’aucun de ces deux groupes ne pouvaient s’expliquer que par les arrières-pensées qui l’agitaient.

- J’avoue que je suis surpris, d’ailleurs, les deux premiers élèves d’Hokubu à venir ici ne correspondent pas vraiment au type local. Je ne pensais pas qu’il y avait tant d’étudiants étrangers, poursuivit-il chaque phrase aussi affirmative fût-elle, recelant une question non dite.

Et il acheva :


- Tu as besoin de quelque chose ?

Cette fois il s’adressait au second qu’il ne devait pas lâcher du regard jusqu’à sa réponse. Sa réaction face au fait d’être ainsi observé pour être intéressante.
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Mar 4 Nov - 21:21

Finalement tout se passait bien , il n'y avait pas tant de soucis à se faire . Récupérant vite sa maladresse du début , elle avait réussi à se montrer sous un meilleur jour , ce qu'elle souhaitait vraiment histoire de ne pas trop être fichée tout de suite . C'était pourtant sans trop d'arrière-pensées qu'elle avait accepté sans trop y réfléchir la proposition du "roux" . A part être en haut de la liste s'il y avait des jobs à pourvoir , elle n'imaginait pas que sa fraîcheur habituelle lui soit dans la situation présente d' une quelconque utilité .Elle s'était présentée , pour essayer de se mettre elle même à l'aise face à son interlocuteur , qui semblait lui porter un certain intérêt . Rien de malsain cela dit . Selon elle .
Et à sa surprise , pensant qu'il pourrait toujours acquiescer d'un signe de tête , et continuer la conversation , il lui avait retourné les présentations . Voila qui allait lui permettre de poser un nom sur l'individu . Et en même temps l'aider à estomper l'image prédominante de sa sœur dans son esprit .Christian Eldermann . Le nom était lâché . Même si elle l'avait devinée sans trop de soucis rien que pas son physique , l'homme n'était pas un japonais pure souche , et ce n'est presque que lorsqu'il prononça son nom qu'elle décela le léger accent américain , elle qui était plus volontairement habitué aux accents irlandais et anglais . Elle n'avait pas quitté des yeux son interlocuteur et avait noté le petit signe de tête suivit d'un regard se posant derrière elle . Surprise au début , elle tourna la tête pour apercevoir que se tenait non loin d'elle un jeune homme filiforme , un peu en retrait , au teint pâle et aux cheveux couleur jais . Assez commun oui , mais elle avait noté son regard , assez fantastique , des yeux d'un bleu surréel , et un regard qui semblait parler plus que des mots . Jamais le fait que le regard soit le miroir de l'âme n'avait été aussi vrai au sujet d'une personne . Et ce regard elle ne pouvait pas l'oublier , assez physionomiste , elle savait pertinemment qu'elle avait déjà fréquenté le jeune homme . Mais où ..... Bien sûr l'Histoire de l'Art! Lui aussi suivait la formation . Il s'appelait .... Scarlet oui c'est ça , le nom lui était resté assez facilement par sa sonorité britannique . Elle l'avait observé plusieurs fois en cours , lui qui semblait si effacé , assez solitaire . Elle ne s'attendait pas vraiment à le voir ici . Toujours est-il qu'elle lui adressa un sourire radieux avant de retourner la tête vers son interlocuteur . Dire qu'elle ne l'avait pas vu arrivé , elle était plutôt captivée par sa rencontre inattendue . Elle avait eu une oreille presque distraite à ce que Christian avait énoncé , vu qu'elle avait pour un instant relégué les dires de l'homme après le regard porté sur son camarade (d'infortune ?). Mais arriva pile au moment qui fait du bien à l'ego . Imako n'était pas du genre à avoir un ego surdimensionné , ou une ambition dévorante non . Néanmoins le compliment faisait mouche , et ça lui était devenu rare d'en avoir par de parfait inconnu en fait . Une" véritable aide" , "dont j'ai besoin" ... les mots avaient visé juste sans le savoir . Le désintérêt que lui avait vouer son aînée , pour des raisons qu'elle ignorait , le fait qu'elle reconstruise progressivement sa vie ici , son manque affectif criant avait fait que les derniers mots résonnaient en elle avec une sincérité insoupçonnée . Et oui cela lui donnait envie d'en savoir plus , et d'aider de façon plutôt désintéressée son interlocuteur . Tant qu'il restait en bon terme avec elle , et qu'il n'y ait pas une manœuvre tordu la dessous .... Et d'apparence du moins , l'homme ne semblait pas être un pervers prédateur en manque de lycéenne . Donc son radar de risques pointait le Zéro absolu , et elle se sentait en confiance . Ceci dit , il valait mieux ne pas la prendre pour une abrutie non plus ,toute Keita qu'elle était , son caractère enfoui remonterait vite à la surface dans le cas inverse . Elle savait ce qu'elle voulait , et à l'heure actuelle rien ne semblait ni l'empêcher d'aller plus loin dans se sens , et rien n'était contraire à sa volonté . Entendons-nous bien , si un truc ne lui plaisait pas ça serait non direct , et toutes griffes dehors si on poussait le bouchon . Dans la situation présente son côté Keita s'était un peu endormi quand même face au magnétisme du sieur Eldermann , mais qu'on ne s'y trompe pas , la frêle demoiselle n'était pas en détresse selon elle . Enfin selon elle on a bien dit .

" Et bien oui , pourquoi pas vous aider , même si je ne pensais pas ni être utile ni venir ici pour ça de prime abord ...Par contre ,même si je suis plutôt sociable , j'espère que ce n'est pas pour faire l'hôtesse autant dire tout de suite , la propagande je ne suis pas spécialiste"

Petit rire discret . Humour. Mais le fond y était , elle espérait pas non plus devenir une sorte de femme sandwich faisant de la pub en discutant avec les gens "populaire" d'Hokobu , pour vanter les mérites de la société , discrètement entre les nouilles et le riz , non merci . Son assurance innée revenait d'un coup . Elle n'était pas non plus sur ses gardes , mais espérait que Christian voit en elle une utilité moins "dégradante" que publicité vivante . Ce n'était pas son genre . Elle y avait mis les formes , comme elle savait le faire , pensant en son fort intérieur qu'elle se trompait sûrement sur ce que l'homme avait en tête . Elle était sûrement loin du compte . Puis il leur avait proposer d'entrée , c'est comme ça qu'elle l'avait compris , elle et Scarlet . Même si elle ignorait pourquoi à vrai dire , il devait sûrement avoir mieux a faire que de s'enquérir de deux étudiants sorti un peu de nul part .Joignant le geste à la parole , il s'était écarté du chemin , les invitant à entrer . A la fois étonnée de l'intérêt qu'il leur portait , qui lui aurait semblé suspect s'il n'avait pas déclaré avoir peut être besoin d'eux . Elle s'avança dans la pièce , un sourire sur le visage . Pas parce qu'elle était là , mais parce qu'elle s'était surprise à imaginer qu'il ne soit qu'une sorte de pervers sexuel , et qu'il avait jeté son dévolu non plus sur elle mais sur le jeune homme , et qu'il comptait se servir d'eux d'un manière .. enfin bref , une idée aussi stupide l'amusa , elle qui n'était pas du genre à avoir les idées si déplacées dans ce genre de circonstances . Toujours est-il qu'elle aurait refusé sûrement d'entrer comme ça s'il n'y avait pas eu Scarlet . Elle le connaissait peu certes , mais une présence masculine connue avait un effet rassurant . Quoique en cas de problèmes , ce n'est peut-être pas lui qui s'avérerait être le plus violent . Elle se suffisait totalement à elle-même pour ça . Mais le fait qu'elle "connaisse" quelqu'un était rassurant . Surtout que malgré son charisme apparent , Mr Eldermann ne laissait rien transparaître , et était insaisissable , impossible de le cerner pour Imako . Alors elle préférait compter sur un potentiel chance inutilisé en ce moment , et croire qu'il n'y avait pas anguille sous roche , mais juste un intéressement banal , sans arrière-pensées . Même s'il devait forcément en avoir , mais en attendant , et bien elle attendrait de voir .
Avancée de quelques pas elle se tenait debout , les deux mains tenant son sac , le regard fuyant sur la pièce , avant de se retourner vers la porte . Son regard se fixa sur Scarlet , auquel s'adressait l'homme . Et cette fois ce n'était plus Christian qui retenait son regard , mais l'expression de Scarlet ....
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Scarlet Miyaburu
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Mar 4 Nov - 22:42

Non seulement c’était une journée pourrie, mais en plus, ça empirait. Et à priori, ca risquait d’empirer encore, il ne fallait pas être devin pour parvenir à cette conclusion. Il ne voyait pas dans l’avenir, mais à cet instant, Scarlet aurait donné beaucoup de choses pour pouvoir y jeter un petit coup d’œil, et prendre une décision raisonnable. Qui sait, avec sa veine, peut-être aurait-il cette aptitude un jour. Et donc là, il n’aurait qu’une hâte bien évidemment : s’en débarrasser coûte que coûte. Moui…A la réflexion, voulait-il se débarrasser de ses pouvoirs ? Non. Si cela devait arriver, il en mourrait sûrement, ne supportant pas de vivre soudain dans l’ignorance, aveugle à ce qui l’entourait. Encore plus vulnérable qu’il ne l’était déjà…Décidément, il ne savait vraiment pas ce qu’il voulait, mais à cet instant là, il s’en foutait un peu. Il continuait d’observer l’homme, si tant est qu’on puisse nommer cela un être humain. Machinalement, il lui rendit son léger signe de tête, à l’entente de son nom. Heureusement pour lui, il savait faire preuve d’un self control et d’un instinct de survie assez élaborés, bons moyens de ne pas se faire démasquer dans les quinze secondes, après ce type de rencontre. Accent américain hein ? Il n’était pas dupe non, pas plus que pour le prénom, mais il se garda bien de le dire, ou même de le montrer, car déjà, Imako tournait la tête vers lui. L’étudiant fit le constat, comme systématiquement lorsqu’il la croisait, qu’elle était jolie, et qu’il aurait souhaité être plus proche d’elle. Les japonaises étaient gentilles c’est sûr…mais voilà, avant toute chose, il restait européen, et sa préférence allait aux jeunes femmes typées de sa contrée. Impossible de lui rendre son sourire toutefois, tendu comme il l’était, cela n’aurait fait que tendre une pancarte « je suis mal à l’aise », au dessus de sa tête. Mieux valait garder l’air introverti, bonne justification d’un visage neutre.

A retardement, il constata quelque chose qui aurait dû lui sauter aux yeux. Scarlet était excusable toutefois, ses yeux avaient eux-mêmes décidés d’où ils plaçaient leur priorité. Bref. Leur ressemblance frappante. L’instant où elle le regardait, c’avait vraiment été flagrant. Il était pourtant sûr qu’ils n’étaient pas de la même famille…vu qu’il venait de se présenter l’un à l’autre. Scarlet ne croyait pas au hasard. Si Imako avait le danger-omètre à zéro, celui de Scarlet continuait de grimper exponentiellement. Il n’y avait aucun signe de danger pourtant, mais c’était cette accumulation de petits détails notables, qui lui mettait la puce à l’oreille. Il s’offrit une inspiration un peu plus profonde, avant de reporter son attention sur le soi-disant nommé Christian, et ses paroles. Christian, à l’aura si rouge…Il commençait à saisir l’ironie de la chose. Ce type avait visiblement un sens de l’humour assez particulier. Enfin, ça devint vite le dernier de ses soucis. Il proposait à Imako d’entrer. Pire encore : il LEUR proposait d’entrer. Pour rien au monde Scarlet ne voulait pénétrer dans ce bureau. Il avait de la bonne volonté d’accord, il aurait aidé lui aussi n’importe quelle personne dans la situation de cet homme, et en toute confiance, il serait entré mais mais…mais pas là. Avec un peu de chance, il était juste paranoïaque, et l’invitation ne s’adressait qu’à la jeune femme. Mais hélas, ca ne changeait en rien le cœur du problème. Car comment raisonnait Scarlet ? Trop naïvement surement. Il était hors de propos de laisser Imako s’enfermer avec…ça. Le mieux aurait été de la retenir, de l’empêcher d’entrer, la prevenir mais…mais c’était impossible sans attirer son attention à lui. Si elle entrait, Scarlet devait entrer. Pour sûr, il ne serait d’aucun secours si l’entité décidait de s’en prendre à eux, toutefois, s’il partait maintenant, l’étudiant savait qu’il serait dès lors incapable de se regarder dans la glace.

Hésitation, pas visible sur ses traits, mais au fond de ses yeux pour qui y prêtait attention. Réflexion, et attente. Il nourrit brièvement l’espoir qu’elle décline l’offre, prétextant du travail, ou un quelconque truc de ce genre, et qu’ainsi ils soient libres tous les deux. Espérances fichues par terre vite fait, à l’instant même ou…elle entrait, bien évidemment. Il s’interdit de lui en vouloir. Imako était quelqu’un de sympathique, d’enjoué et d’ouvert. Elle n’avait aucun moyen de savoir ce que lui savait, et donc de se méfier. Mais bordel, à cet instant vraiment, il aurait souhaité qu’elle soit un peu plus parano sur les bords. Pourquoi ne l’était-elle pas d’ailleurs ? Ici c’était le Japon, on n’allait pas s’enfermer seule dans le bureau d’un inconnu rencontré quelques instants plus tôt. Sauf que s’il venait lui aussi, elle n’y serait pas seule, bien évidemment. Il avait envie de rire jaune tiens…mais sans difficulté, il se retint. D’ailleurs, l’homme s’adressait directement à lui, preuve qu’il était temps d’arrêter de bailler aux corneilles. Toute l’hésitation disparue de ses yeux, sa décision prise. Il préféra prendre deux secondes pour se composer un regard aussi vide que possible, et plutôt que de regarder cet individu directement, fixer un point vague près de son épaule. Il ressentait de la crainte encore mais pour rien au monde, ne voulait devenir un livre ouvert, attirer sa suspicion. Débiter quelques banalités dans son japonais impeccable et sans accent aiderait sûrement. Et cette voix, il la maitrisait également, neutre, désabusée, calme, composée de toutes pièces depuis trois ans, pour ce genre de situation.

« Vous savez, Hokubu est une université internationale, c’est vraiment une aubaine pour les étudiantes étrangers, pour n’importe qui d’ailleurs, qui voudrait s’intégrer facilement dans le milieu scolaire japonais. Donc il y en a beaucoup. »

Ta gueule Scarlet, avec tes sous-entendus à la con, tu vas juste réussir à te faire rôti comme une dinde avant la prochaine aube. Merci conscience, vraiment. Aller aller, on enchaîne. Conforme à la tradition japonaise, il ne tendit pas la main pour se présenter.

« Je suis Scarlet Miyaburu. J’ai raté la conférence, alors je venais récupérer quelques informations…Mais je vous aiderais avec plaisir aussi si je le puis. »

Ou pas. Ses paroles mentaient, ses yeux, non. Tant et si bien qu’il s’empressa de détourner le regard vers l’intérieur de la pièce, vers Imako, et d’ailleurs, de se remettre en marche pour y pénétrer, remontant sur son épaule la lanière de son sac d’un geste fébrile. Et à peine passait-il devant Christian, lui exposant son dos, qu’il relâcha son masque pour Imako, la fixant alors qu’il allait jusqu’à elle, essayant de lui transmettre sans vergogne la méfiance qu’il ressentait à l’égard de l’étranger. Sa peur. Ca ne lui coûtait rien de le faire, qu’elle capte ou non le message, qu’elle le comprenne et le partage, ou non…Au moins cela soulageait-il sa conscience : il aurait essayé de la prévenir, et alea jacta est.
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Mer 5 Nov - 19:46

Il referma la porte à demi, comme avant que les deux étudiants n’apparaissent, ce qui en apparence pouvait n’être qu’une manie, un désir de laisser l’air passer, d’entendre d’éventuels arrivants. Mais alors qu’il agissait ainsi, le démon laissa libre cours à son pouvoir de suggestion, avec le naturel qu’une plante carnivore déploie, lorsque ses couleurs éclatantes ne lui semblent plus suffirent, lorsqu’elle laisse émaner son plus doux parfum pour attirer les insectes dont elles souhaitent se repaître. Avec le même naturel, mais aussi la même inhumanité. Il ne s’agissait pas ici de flatter son ego en s’attirant la sympathie de deux jeunes mortels, ça aurait été, même dans l’esprit de démons au rang bien inférieur, franchement mesquin, un manque évident d’ambition. Qui cherche à captiver l’affection d’animaux si éphémères qu’on les aura oubliés une semaine plus tard ? A une toute autre échelle, c’était la même chose pour Lucifer et son orgueil n’aurait pas pu arranger un tel état de fait.

Un peu plus tôt, il avait répondu à l’inquiétude d’Imako par un sourire plus marqué, une dénégation brève mais définitive. Non il ne comptait pas le moins du monde l’utiliser comme un outil de propagande. Une fois de plus, il disait la vérité, bien qu’à un registre différent, peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle on disait qu’on reconnaissait le diable à ce qu’il vous disait toujours la vérité, même si sa formulation pouvait paraître trouble ? Naturellement il y avait aussi de nombreuses légendes prétendant l’inverse. Qui pouvait dire où se trouvait le vrai dans une telle embrouille ? D’un autre côté il y avait eu de l’hésitation dans les yeux du dénommé Scarlet, mais en temps normal, Lucifer aurait mis cela sur le compte de la personnalité qui émanait du garçon. Ils n’étaient pas rares ceux qui n’étaient guère enchantés à l’idée d’une discussion de ce genre particulier, quelque soit le congénère avec qui il devait l’avoir. Mais restait toujours cette méfiance instinctive boostée par des millénaires d’expérience. D’ailleurs on pouvait interpréter cette défiance de deux façons : les détracteurs du démon l’auraient mise sur le compte d’un orgueil quelque peu froissé de l’absence de réactions, quelles qu’elles puissent être, face à lui, plus accoutumé qu’il était à provoquer quelques troubles. Les autres auraient dit que ça aurait été dangereusement sous-estimer le flair de celui qui avait tout de même réussi à soumettre le Zohar. Une fois encore, le seul qui aurait pu répondre était justement celui dont la réponse pouvait le plus prêter à controverse.

Quoi qu’il en soit, le nom de Scarlet Miyaburu comme celui de Keita Imako allaient bientôt être les cibles des petits logiciels qui s’activaient déjà sur l’intranet de l’université et sur bien d’autres réseaux. Le démon avait hoché la tête à la réponse qu’on lui avait faite sur la présence d’étudiants étrangers, ne cachant pas une certaine dubitativité : toutes les universités avaient de nombreux élèves étrangers mais pour un humain du nom d’Elderman, ça n’aurait pas suffi à expliquer la situation. Pour un démon du nom de Lucifer, ce n’était tout simplement pas la réponse qu’il aurait voulue, se contrefichant comme d’une guigne de la popularité internationale d’Hokubu, plus intéressé qu’il était par le parcours des deux êtres qui lui faisaient face dorénavant. Quant à la proposition du jeune Miyaburu offrant son aide, avec une évidente sincérité par ailleurs, vive l’ironie, voilà qui s’il avait été seul aurait visiblement beaucoup amusé le démon. Oh oui il comptait bien sur son aide, mais il était aussi peu crédible qu’elle serait donnée de gré et sciemment que le jeune ait réellement envie d’aider. Surtout qu’on pouvait comprendre les paroles de l’étudiant de deux manières et la seconde ne pouvait qu’amplifier la méfiance de Lucifer.

Bref. L’émotion actuellement suggérée n’était que simple sympathie. Avec beaucoup de légèreté d’ailleurs. Le temps lui avait appris à doser et à ne pas trop user ses forces. S’il le fallait, si la situation le méritait, peut-être alors ferait-il l’effort de chercher à influencer plus encore l’esprit des deux jeunes par de l’amicalité. Mais il valait souvent mieux faire peu, car alors même quand chacun allait de son côté, la cible prenait la chose naturellement, parfois même l’entretenait. Un peu trop fort et cela lui paraissait étrange. Enfin cela ne le gênait guère pour Miyaburu, mais pour Imako en revanche…


- Eh bien si tu as des questions, Scarlet, pose-les, je répondrai.

Toujours pour des raisons de jeu, il avait usé du prénom plutôt que du nom du jeune étudiant, copiant ainsi la manie qu’avaient de nombreux américains d’appeler tout un chacun par son plus familier patronyme. Et idem pour la façon de s’adresser ensuite à Imako comme s’il demandait implicitement au premier d’attendre qu’il ait fini avant de répondre :

- En fait, je pense que ça paraît évident, je ne suis pas d’ici. Alors j’ai pensé, que tu pourrais m’aider à comprendre la société étudiante. Même internationale, elle reste quand même très japonaise. Mais même si ça n’était pas le cas… On croit toujours mieux savoir ce que veulent les autres qu’eux-mêmes. Je pense que c’est une erreur, c’est pour ça que j’aimerais avoir ton avis. Comment pourrait-on être utile à cette université et ses étudiants ?

Et puis comme si l’américain qu’il était supposé être était pris d’une inspiration soudaine ou ne résistait pas à l’envie de faire une remarque qui le titillait depuis quelque temps :

- Je suis navré si ça te paraît trop familier, mais… La ressemblance est étonnante, tu me rappelles certaines personnes de ma famille. Non ?

Le coup d’œil qu’il jeta à Scarlet paraissait parfaitement naturel, comme demandant son assentiment au sujet de cette ressemblance. En vérité il surveillait également et surtout l’évolution du jeune homme.

- Enfin… Ça peut paraître indiscret, ne te sens pas obligée de répondre mais d’où viens-tu ?
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Jeu 6 Nov - 12:18

Voila. Elle est rentrée . Elle était la dans la pièce , et son esprit était proche d'un champ de bataille ... ou plutôt d'un no-man's land après bataille : bien entendu elle était rentrée de son plein gré , inexorablement attirée par un je-ne-sais-quoi indescriptible qu'elle captait , comme si un papillon s'approchant trop près de la lumière , tout en sachant pertinemment le risque . Bizarrement elle avait l'impression "d'atterrir" de reprendre pied avec la réalité de la scène , la ressemblance physique qui l'avait tant troublée commençait à perdre de son effet , en autre grâce à la présence de Scarlet . Ouf , le jeune homme était entré également . A vrai dire , même si elle le connaissait peu , et que son agréable sourire ne lui avait pas spécialement été rendu - mais elle jugeait qu'il était du genre timide et réservé et n'avait donc pas été vexée par son absence de réaction - , elle espérait ne pas être seule à rentrer . Surtout qu'une fois dedans , les excuses seraient forcément assez bidon pour prétexter une sortie obligatoire . Et son comportement aurait été louche , elle qui n'avait déjà pas brillé par son entrée en scène maladroite . Mais voilà ou elle en était .. ils en étaient . Maintenant , impossible de faire marche arrière pensait-elle , alors autant aller au fond des choses et en avoir le cœur net . C'était sans doute la meilleure solution , et puis après tout elle ne voyait pas bien qu'elle risque elle pouvait courir , mis à part celui de se faire mener en bateau . Rouquine mais pas dupe , elle savait encore dire non quand il le fallait . Et quand une Keita dit non , c'est vraiment non . Certes cela dépend du ton employé mais dans une bonne majorité , il vaut mieux ne pas forcer la voie , sous peine de se prendre une raclée ou ses quatre vérités dans les dents . Et ça , ça peut faire mal . C'est surement son éducation , son caractère , et sa capacité innée à vite arriver à l'excès qui lui valait à cet instant ce manque de paranoïa à l'écart de la situation . Ou aussi le rituel familial consistant à être attirée par les ennuis , ou à les attirer au choix , comme un aimant . Et pour une fois , elle embarquait sans le savoir Scarlet avec elle .
Christian avait abordé une question , apparemment étonné de voir débarqués deux étudiants d'origine étrangères , comme premier contact dans une université tout ce qu'il a de japonaise . Mais à cet instant , Imako n'y avait pas vraiment prêter attention , à la fois sans trop savoir quoi répondre , et surtout parce qu'elle regardait son camarade , en se demandant s'il allait rentrer . C'est avec une double surprise , qui s'exprima par un sourire différent de celui qu'elle avait adresser au jeune homme quelques minutes avant , qu'elle constata qu'il s'était décidé à rentrer également dans le bureau -qui n'avait rien d'ovale - et en même temps à répondre à la question d'Eldermann . Elle l'avait rarement entendu parler pour être tout à fait honnête , même durant les cours qu'ils suivaient de concert , sa voix était agréable , mais le ton qu'il avait employé bien que neutre et monocorde avait un petit quelque chose de cynique envers le roux . C'est ce qui avait le plus frappé Imako , en plus du " pour n’importe qui d’ailleurs" ...Était -elle devenue soudain parano ou est-ce que Scarlet n'appréciait pas ou plutôt se méfiait du représentant qui venait tout juste de les inviter à entrer ? Un léger doute , qui ne n'effaça pas malgré la proposition visiblement sincère d'aide qu'il venait tout juste de faire . C'est que la situation devenait confuse pour la jeune étudiante d'un coup !

Debout , tenant son sac , postée près d'un fauteuil qui faisait face au bureau -elle refusait de s'asseoir sans y être invitée mais surtout cela permettait de plus facilement trouver une façon de repartir .... même si cela aurait sembler suspect- . Elle pensait que cela passerait pour une récupération masquée de sa maladresse de départ et de son manque de politesse réglementaire . Mais à vrai dire , ça l'arrangeait , le comportement de Scarlet , sans la mettre mal à l'aise loin de là , lui jetait un sérieux doute quant à la situation . C'est comme si sa rationalité touchait terre lorsqu'elle regardait le jeune homme , alors qu'elle serait "possédée" par une sorte de charme lorsque son attention se portait sur Christian , qui finalement restait un inconnu . Allô la terre ? Mayday, mayday , mes idées ses télescopent !
Son regard croisa celui de l'étudiant ou plutôt y plongea . Et son "instabilité" de décision allait en prendre un sérieux coup .... Peut-être qu'elle déchiffrait mal , ou bien que c'était juste une idée mais son regard insistant , le froncement bref mais marqué de sourcil qu'il avait adressé , son apparente froideur face au sieur Eldermann .. elle aurait cru qu'il essayait de lui dire quelque chose . Comme pour s'en assurer , la tête légèrement penchée sur le côté , elle avait eu un air interrogateur , comme si ses yeux essayaient de faire du morse , et de demander "qu'est-ce qu'il y a ?" au jeune brun . Lui continuait à à s'avancer vers elle , et d'un signe rapide du regard , semblait lui indiquer l'homme à la chevelure flamboyante .... Une mise en garde ? De la méfiance ? Elle se sentait complètement perdue , et à cet instant allant même jusqu'à se demander ce qu'elle faisait là . Elle continua de fixer Scarlet , dans un dialogue de muet . Ses lèvres , légèrement maquillées , semblèrent articuler des mots inaudibles , accompagnées d'un léger froncement de sourcils . "Pourquoi?" voilà ce qu'elle avait essayait de lui demander , sans trop prétendre la réussite de la manœuvre . Oui s'il savait quelque chose , et apparemment que cela semblait le perturber , pourquoi ne lui disait-il pas ? Perplexe , elle essaya de rassembler ses pensées , qui s'amusaient à se mettre en ligne face à face et à se rentrer dedans . Autant dire que cela n'était pas gagné .
Mais voilà , le fait est qu'ils étaient là , et à moins que Scarlet n'arrive à lui dire qu'il fallait filer , qu'il ait une excellente idée ou qu'Imako trouve un prétexte crédible , ils y étaient . Et devaient y rester . Tant que cela était possible . Et leur interlocuteur de continuer la conversation , d'un air tout à fait naturel et amical. Imako avait du mal à imaginer qu'il feignait la sympathie .... et même si ses origines apparemment américaines , contredisait un nom plutôt germanique , ce n'était pas elle , un quart japonaise ,au nom tout à fait local , mais à l'apparence totalement européenne qui allait douter des possibilités insoupçonnées pour arriver à cette alchimie .

Sans attendre , il s'était adressé à elle , et voilà qu'elle recommençait à osciller . Son "trouillio-mètre" jouait au tam-tam , et si c'était le but premier de Scarlet , il y était parvenu sans problème . Mais sans perdre son sang-froid ni sa bonne humeur qu'elle avait retrouvée -ce n'était par pour la reperdre - elle garda son air enjouée , quoique à moitié feint cette fois-ci .

- C'est vrai qu'Hokubu est internationalisée si on peut dire , c'est assez ouvert ce qui n'est pas le cas partout ... peut-être que cela peut apporter une touche occidentale de plus ,non ? Ça peut-être bien , surtout pour ceux qui débarquent du continent , où pour l'intégration à la société japonaise .Hmm mais je ne sais pas , tu en pense quoi Scarlet ?


Elle aurait voulu ajouter , "Désolée .... " pour forcer le jeune homme dans la discussion , mais elle priait presque pour qu'il comprenne , et confirme ou infirme les hypothèses qu'elle avait faite . Une espèce de message codé entre eux , juste quelques mots , n'importe quoi , peut-être une référence commune , n'importe , qui puisse la mettre sur la piste , qu'il essaye de dire ce qu'il pensait , ou sentait , mais qu'elle seule soit capable d'appréhender .Ô comment elle regrettait de ne pas le connaître plus à ce moment là ..... Ca aurait faciliter les choses . Et voila qu'elle allait culpabiliser pour le faire participer de force maintenant ...
Sans transition aucune , Chrisitian enchaîna sur une une seconde question , qui hors-contexte était tout à fait banal , et montrer un soupçon d'intérêt sur la "vie" d'Imako . Sauf que dans le cas présent , l'effet aurait plutôt eu tendance à lui faire perdre pied . La ressemblance ... ce qui l'avait frappée d'entrer de jeu , ce qui l'avait sûrement poussée à continuer une discussion qu'elle n'avait pas songer initié au tout début , alors qu'elle espérait rejoindre ses connaissances autour d'un verre . Voilà qu'il s'intéressait à sa vie . Malaise . Léger mais malaise quand même quoi . La paranoïa était au stade embryonnaire , mais sans le laisser transparaître , elle préférait sans éluder la question -ce qui aurait été un peu énorme et porter à confusion - rester vague , ou plutôt imprécise .

- En effet .. je dois dire que ça m'a presque choquée en plus de la porte . Je veux dire ,physiquement , vous auriez presque pu être un frère caché que je n'ai pas eu .


Ce qui n'était pas faux . Enfin disons que c'était juste extrêmement plus compliqué , surtout quand les Plans s'amusent à s'entre-mêler.


- D'Irlande , je suis irlandaise en réalité , mais une partie de ma famille est japonaise . C'est pour ça que je suis venu ici , j'ai voulu rejoindre une branche de ma famille , et j'avais vraiment envie d'étudier à l'étranger , et comme j'en ai eu la chance ... je n'ai pas hésité à la prendre ! Je ne suis pas gênée , et c'est vrai que j'intrigue toujours ici de toute façon .


Encore une fois que du vrai , si ce n'est qu'elle n'avait pas totalement décidé d'elle-même de revenir ici , encore moins que la "chance" ait été là , puisque c'était le décès de sa mère qui avait tout déclenché . Elle aurait tout donné pour rester en Irlande , et malgré tout , c'était son "vrai" chez elle . Pas qu'elle soit vraiment mal au japon, non , mais cette fameuse "branche" de la famille l'avait soit rejetée , soit mise à l'écart . Mais ça elle n'aborderait pas le sujet , préférant un enrobage plus édulcoré .Elle reconstruisait sa vie en partie , autant éviter de laisser les restes revenir à l'assaut . Elle avait décidé d'aller de l'avant , et était plutôt du genre butée la dessus . Elle commençait à connaître des gens ici , alors inutile de s'apitoyer . La preuve elle rencontrait même des rouquins en ouvrant des portes ! Blague à part , malgré la façade qui n'avait pas bouger , la question avait fait mouche . Elle n'aborderai pas le sujet de sa sœur , ou éviterait aussi longtemps que possible , après tout personne ne savait ou elle était , inutile de parler des absent , au risque que cela leur attire des ennuis , à elle et à son aînée . Tiens mais oui c'est bien ça , c'est la paranoïa qui est là !
De son plus beau sourire elle acheva la question , mais intérieurement , c'était plutôt un léger coup de blues . Décidément , la solitude ce n'était vraiment pas son truc ..... Comme ont dit , chassez les démons du passé , ils reviendront en renforts ... Inconsciemment, ça s'appliquait pas mal à la situation .
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Jeu 6 Nov - 13:56

Bon. Bon. Respirer, du calme. Voilà, ils étaient entrés…dans l’antre de la bête. Quand on analysait la situation avec des yeux humains, ça n’était pas vraiment le cas. Un simple bureau, tout ce qu’il y a de plus normal, appartenant à une entreprise affiliée à l’université, et où de gentils représentants allaient répondre aux questions des étudiants. Pour Scarlet…et bien, il se sentait un peu comme conduit vers l’échafaud. C’était sans précédent pour lui. Il avait toujours fui comme la peste toutes les auras étranges, tous ces êtres potentiellement capables de faire le mal, et jusqu’à aujourd’hui ça avait plutôt été une réussite. Il n’y avait eu qu’une seule exception à ce comportement, lorsqu’il avait cinq ans, et il en avait payé le prix fort : sa vie entière s’était trouvée bouleversée, à jamais. Faisait-il une erreur actuellement ? Avait-il tord de vouloir soutenir Imako ? A combien cette fois, s’élèverait le montant à verser ? Pourtant, alors qu’il la regardait, il ne pouvait croire qu’il prenait la mauvaise décision. Il y avait quelque chose à affronter ici, et il n’allait pas la laisser l’affronter seule. Peut-être se fourvoyait-il, et peut-être ne craignaient-ils rien…Mais c’était trop de données incertaines, basées sur des hypothèses et espérances naïves. Naïf parfois, il l’était, il ne le savait que trop bien. Le monde n’était pas tout beau et tout gentil, l’étudiant était bien placé pour le savoir. Personne ne pouvait comprendre ce qui lui en coûtait de pénétrer ici, et pour sûr, il n’en aurait nul remerciement.

C’est avec soulagement toutefois, qu’il constata que son regard à la jeune femme semblait avoir fait mouche. Elle n’était pas de ces filles idiotes et délurées dont le cerveau ne devait se constituer, sans exagération aucune, d’une dizaine de petits pois, au bas mot. Alors elle avait bien vu que quelque chose clochait pour lui, et il fit bonne réception de ses interrogations muettes, mais…mais ça n’était pas si simple à expliquer. Le faire par des mots aurait été suicidaire. « Vite Imako, fuyons, c’est un démon ! » La stricte vérité dans son plus simple appareil. Impossible à dire. Elle aurait sûrement un temps de latence, et l’autre pourrait les tuer tous les deux pendant ce temps. Et dans tous les cas de figure, Scarlet serait démasqué. Bon, autre chose alors. Les sous-entendus ne fonctionneraient pas. Si Imako n’était pas au courant de toute l’activité démoniaque qui se faisait dans les secteurs, ce serait Christian qui les comprendrait, et pas elle. Par gestes ? Aux dernières nouvelles, il ne maitrisait pas encore le langage des signes, et à moins de jouer au rebus, il n’arriverait pas à lui faire comprendre le cœur du problème. La mettre au parfum de ce qui se passait réellement semblait être voué à l’échec le plus complet. Bon. Réfléchir, vite vite vite. Au minimum, il fallait lui confirmer qu’il y avait danger. Mais…mais un léger doute s’insinuait à son esprit. Est-ce qu’il y avait vraiment danger là ? Et…est ce que c’était franchement intelligent de l’inquiéter davantage ? Il ne fallait pas se foutre volontairement dans le collimateur de ce type…plus qu’ils ne l’étaient déjà. Scarlet cilla. Bien sûr qu’il y avait danger, bordel ! Ces choses étaient absolument imprévisibles, impossible de savoir ce qui allait arriver, ce qu’il allait bien pouvoir faire ! Il ne pouvait pas la laisser complètement dans le flou, et que des paroles de vipère puissent la mettre en confiance. Danger, articulèrent ses lèvres l’espace d’un instant, presque imperceptiblement. Tant pis si elle n’avait pas compris, ça avait été plus fort que lui, la méfiance l’emportait haut la main.

Cette petite conversation devait immédiatement cesser toutefois, vu que de nouveau, Christian s’adressait à lui. Pose tes questions, vas-y. C’était franchement le dernier souci de Scarlet actuellement, si bien qu’aucune question brillante ne lui vint à l’esprit. Maintenant qu’il le regardait de nouveau, il ne pouvait en détacher les yeux. Lui aussi, ressentait une vague contradiction dans son état d’esprit. L’aura rouge confirmait très clairement qu’il s’agissait d’un démon, et qu’il avait forcément de mauvaises intentions. Pourtant…pourtant il ne montrait aucun signe d’animosité envers eux. Il avait été courtois, poli, peu démonstratif certes, mais pour ça Scarlet était mal placé pour juger…Alors…alors quoi ? La conversation en court lui semblait irréelle, il continuait d’observer, pensif. Moins nerveux. Le garçon se contrôlait plutôt bien, faut dire…Ses mains ne tremblaient pas, pas de bouffées de chaleur, pas de cœur affolé…juste une accélération inquiète, qui continuait. Mais rien de pire que ce qu’un étudiant timide aurait pu ressentir. Que faire, que penser…La voix d’Imako prononçant sans nom lui fit reprendre pied, si bien qu’il cilla de nouveau, remettant ses idées en place. Non, il ne devait rien croire de ce qu’il voyait, ne rien ressentir à part de la méfiance. Ca n’était pas seulement sa sécurité à lui, qui était en jeu, mais celle d’Imako aussi. Surtout celle d’Imako, si cette troublante ressemblance n’était pas une coïncidence. Mais, par-dessus tout, il devait garder son calme, et ne pas le regarder fixement comme s’il était un alien –ce qu’il était sans aucun doute pour Scarlet-. C’était trop suspect. Il fallait qu’il paraisse plus détendu, plus naturel. Oui, ce rôle de jeune homme timide et réservé, peu enclin à l’expressivité. C’était une part de lui-même, autant ne pas l’oublier, et arrêter de se comporter comme un idiot, et un couard. Réponse, réponse.

« C’est certain que l’intégration ici se fait parfois difficilement, Hokubu fait un pari très risqué en permettant un tel mélange des genres et des cultures…Peut-être qu’une volonté de rapprochement, de rassemblement, souderait mieux les étudiants entre eux. Beaucoup d’étudiants étrangers ont déjà grand mal à se loger et à trouver du travail, alors je suis plutôt d’accord avec Imako-chan, au sujet d’une possible…occidentalisation. »

Aller aller, c’était vraiment parler pour ne rien dire, mais cela lui donnait l’air moins gauche, et il espérait ainsi reprendre un meilleur contrôle de lui-même et de se rassurer. Pendant toute sa tirade, il avait laissé son regard aller de l’un à l’autre, inquiet à l’idée de se remettre à le fixer. Volontairement, il avait ajouté la particule d’affection au prénom de la jeune femme, avec l’espoir qu’elle y verrait un signe de solidarité, et pas une vulgarité de sa part…il lui semblait que les faire passer pour plus proches qu’ils n’étaient ne pouvait pas faire de mal, bien au contraire. Peut-être même cela allait-il être utile. Bon au moins la conversation avait glissé sur autre chose, qui lui foutait la puce à l’oreille, encore ! Cette ressemblance. C’était Christian qui abordait le sujet. Cela signifiait-il qu’il en ignorait la cause ? Que c’était dû au hasard. Légère perplexité. Scarlet laissa de nouveau son regard bleu couler entre ses interlocuteurs. Ca pouvait être du hasard. Il pouvait être parano. Ces deux là ne pouvaient en aucun cas être de la même famille, car, comme elle l’avait dit, elle venait d’Irlande, et lui…et bien lui ne venait de nulle part, hein, peu importe ce qu’il pouvait simuler. Du coup, l’intérêt de cet être envers Imako était peut-être entièrement dû à cette ressemblance. Il n’en savait rien. Il aurait donné cher pour le savoir. Alors l’étudiant se contenta d’opiner pour confirmer que similitudes de physique, il y avait, sans être conscient de la surveillance dont il faisait l’objet, et préféra, de nouveau, fixer ses yeux sur la jeune femme, interlocuteur plus sûr, et moins traître, s’il s’en fiait à ses profondes convictions. Rester simple, rester naturel.

« Cela m’a frappé aussi, enfin, cette impression est peut-être également dû au fait qu’il n’y a que peu de personnes aux caractéristiques physiques de ce genre dans les parages ? D’ailleurs, nous pourrions peut-être poursuivre cette conversation en anglais pour vous soulager, Elderman-san ? »

Cette idée saugrenue venait de lui monter à l’esprit. Sûrement un truc pour son étude sociologique sur les créatures de l’enfer. Est-ce que les démons parlaient plusieurs langues ? Est-ce qu’ils avaient une langue natale ? Scarlet n’était même pas sûr que l’apparence de Christian soit authentique, et comme aurait-il pu le savoir ? Son père n’avait eu aucune expérience avec les démons, et Scarlet devait se méfier autant qu’eux des seules personnes qui auraient su lui répondre…La manœuvre était en tous cas là de s’intégrer au mieux dans la situation et la conversation, le plus sereinement possible apparemment. Si vraiment ce type ne leur voulait rien…Le mieux allait être de bavasser de manière anodine, et de se barrer aussi vite que possible, sans attirer de désagréables suspicions.
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Ven 10 Juil - 15:13

[Bon je vous débloque! Enfin XD]

Bon eh bien voilà qui était fait. Peut-être n'était-ce pas exactement le rôle de Christian Elderman que de s'intéresser à l'origine d'un cross-sosie qui se présentait à lui de manière inopinée, et la réaction méfiante de ce jeune humain, Scarlet, n'avait pas tardé de se faire sentir. Pourtant, les questions de Lucifer étaient plutôt justifiées par cette ressemblance troublante, existant entre la jeune femme et lui-même. Du moins auraient-elles été justifiées si il avait été humain. Il ne l'était pas, et le comportement de Scarlet en devenait d'autant plus suspect. Ca ne l'inquiétait pas franchement ceci dit... Car il faudrait se lever tôt avant qu'un représentant de cette race issue du singe parvienne à l'angoisser ne serait-ce qu'un peu. Il avait obtenu des réponses, et ces réponses l'amenait à se poser d'autant plus de questions au sujet de ses visiteurs. Il se contenta donc d'afficher un sourire poli, et de continuer la discussion comme si de rien n'était:

"A votre guise, même si ce n'est pas une nécessité. N'hésitez pas à me signaler lorsque vous préférerez revenir au japonais, ce n'est pas un souci pour moi."

Lucifer venait en effet de s'exprimer dans un anglais parfait, avec un pur accent américain qui aurait difficilement pu faire douter de ses origines. Le Démon était habile, c'était bien connu... Cette initiative de la part de Scarlet suintait un lourd besoin de révéler l'imposture, de mettre à jour le véritable visage du prince des enfers, mais Lucifer n'avait bien entendu absolument pas l'intention de lui donner ce qu'il voulait. Croisant les doigts, il revint à Imako. Toujours dans cet anglais parfaitement maîtrisé - il avait bien entendu pris le temps de peaufiner son personnage, le contraire n'eut pas été digne de lui - il prit parti de commenter les réponses de la demoiselle:

"Aaah, l'Irlande... Un très beau pays! Ma famille n'y habite pas mais j'ai déjà eu l'occasion de le visiter plusieurs fois. Toutefois, cela limite fortement les chances que nous ayons un quelconque lien de parenté. Sans doute le fruit du hasard! Bien revenons en à nos moutons..."

Il avait volontairement évité de ramener sur le tapis cette histoire de "frère caché qu'Imako n'aurait jamais eu". La demoiselle ne semblait pas mentir: Lucifer était doué pour distinguer la vérité du mensonge, lui qui était spécialiste pour ce qui était de mêler les deux tant et si bien qu'il devenait impossible de les différencier. Cela dit une telle "coïncidence" méritait d'être analysée plus d'une fois... Et il ne souhaitait pas que Scarlet ou même qu'Imako décèle cette once d'intérêt, éveillée en lui. La jeune rousse aurait alors risqué de masquer le peu qu'elle pouvait bien savoir, et cela aurait fait une piste de moins à suivre pour le démon, ce qui aurait tout de même été dommage: Il détestait perdre son temps.

Il se redressa donc, faisant mine de réfléchir.


"Une touche occidentale, hm..? Il ne faudrait pas non plus qu'Hokubu soit une sorte... D'ilot, de refuge pour les étudiants étrangers incapables de s'intégrer ailleurs. Il ne faudrait pas non plus verser dans la discrimination positive. Ceci dit hmm... Oui, il semble qu'entre autre ce filon soit à exploiter. Il sera toujours possible d'étendre notre réseau aux villes et universités extérieures par l'avenir... Il serait sans doute intéressant de demander l'avis des autres étudiants d'origine étrangère de l'université avant de réfléchir plus allant, histoire de voir ce qui fait réellement défaut, et peut-être de déterrer de possibles communautés. En connaissez-vous beaucoup d'autres ...? Des amis? De la famille peut-être?"

Une question anodine qui ne l'était pas vraiment, pour diverses raisons. Les feuilles que Lucifer tenait tapotèrent légèrement sur la surface du bureau, avant qu'il ne les pose lestement dans un coin, et observe ses deux interlocuteurs avec une curiosité sérieuse, aussi saine qu'il ne l'était pas.
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Imako Keita
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Lun 27 Juil - 17:07

 Voilà qui était fait. La jeune fille avait l’impression d’être littéralement assise entre deux chaises. En plus d’être inconfortable la situation devenait presque désagréable. Les événements l’avaient quelque peu précipité au propre comme au figuré dans le bureau du sieur Eldermann, mais elle commençait –lentement mais surement- à regretter de s’y être perdue.

Le visage de Scarlet était un masque, mais elle avait la sensation pesante désormais, qu’il lui faisait passer un message. Pas du genre le plus rassurant. Le charme de l’américain n’avait rien perdu de son effet, mais passé l’effet de la nouveauté, les mises en garde invisibles du jeune camarade lui mettaient maintenant la puce à l’oreille. Pire. Sa curiosité naturelle venait de reprendre le dessus, et Imako avait une envie terrible de sortir du bureau, pour prendre Scarlet à part et savoir ce qu’il essayait de lui faire passer. Vu qu’elle semblait ignorer quelque chose d’important.

La rouquine ne laissa rien transparaitre, et continua d’afficher un sourire aussi naturel que possible. Elle n’allait quand même pas devenir parano elle non plus, ses amies lui suffisait dans le  genre ! Sûrement que ses gênes de Keita la poussait aussi à être un peu plus rentre-dans-le-lard que trop prudente, allez savoir…

 

La ressemblance physique. Le sujet revenait comme un boomerang suivi de près par un changement de langue. Inattendu. La surprise s’afficha sur son visage, étonnée par une langue qui lui était pourtant si familière, mais si rare depuis qu’elle était venue à Hokubu. Si rare dans une forme « correcte » et une élocution parfaite. La mélodie aux accents américains eut bien failli d’endormir les soupçons fraichement réveillés. Enfin cela restait bizarre de la part de Scarlet de proposer un tel changement, lui qui ne semblait pas montrer de difficultés face au japonais, pas plus que leur hôte involontaire. L’espace d’un instant elle songea à un test. Oui, une sorte de « vérification » qu’aurait tentée son comparse auprès de l’homme. Ce n’était pas impossible, et si elle s’en souvenait en sortant d’ici elle lui demanderait. Ca en plus du reste, évidemment. Même si la liste allait encore s’allonger.
Puis, d’un coup, le sujet de la ressemblance avait été balayé d’un revers de main, aussi inattendu que bienvenu. Ce qui aurait pu devenir lourd et suspicieux l’avait évité de justesse. Sa méfiance sombra un instant alors qu’elle regardait leur interlocuteur. Et se réveilla presque aussitôt lorsqu’elle détourna le regard et croisa celui bleu de Scarlet. Presque l’effet d’une douche glacée pour sa vigilance !

 

Retour à des considérations plus … « intéressantes » … Sauf qu’à l’heure actuelle, et même si c’était le but initial de la conversation, l’irlandaise s’en désintéressait complètement.. Et même s’arrêta , bouche semi-ouverte avant de parler , en réalisant qu’elle allait répondre à côté de la plaque . Si ca continuait elle allait mourir sur place d’impatience, de pouvoir parler ouvertement avec Scarlet ….

Aucune idée ne lui venait cependant , rien , aucune de ces excuses un minimum subtile qui passent bien sans flirter avec l’impolitesse .Tout lui semblait trop gros pour couper net la conversation sans d’abord éveiller les soupçons , ensuite faire croire à Eldermann que à l’instant même l’extension du réseau de l’université était … le dernier de ses soucis.

 

Elle fixa quelques secondes son interlocuteur aux cheveux de feu , et surement , si Scarlet était observateur . Sa réaction s’inscrivait sur son visage , sans ambiguïté possible. Le combo de la phrase de Christian , doublé à son visage , et le cerveau d’Imako avait frisé le point de non retour. « Famille » . Son esprit heurta un mur invisible, qui la ramena violemment à sa sœur. Très violemment .

 

«Oh .. euh…. Oui je pense que nous avons tout deux , et tous des amis d’origine étrangère , hein , ca crée des liens en général ! Pour ce qui est de la famille , c’est moins souvent le cas je pense …mais ….. Euh…. Euh.. oui , oui , ça pourrait être intéressant de sonder les attentes de la communauté étudiante et, euh…. »


 

Un petit blanc. Son regard alla se fixer à celui de Scarlet , en mode « accroche-toi à des branches qui cassent ». Elle ne savait plus trop quoi ajouter. Elle avait évité d’aborder le sujet de la « famille » , tant l’absence de sa sœur la troublait . Trouble accru et ravivé par son interlocuteur , si physiquement semblable , excepté le genre bien sûr ( quoique…). Non elle n’avait pas de famille .Pas à l’heure actuelle .Et on ne parle pas des absents de toute manière ! Il était hors de question qu’elle aborde le sujet , point .

Elle espérait tant que Scarlet ait l’habilitée de récupéré le coup , même si c’était beaucoup demandé et surtout était inconfortable vis-à-vis de lui. Et si en plus il trouvait une excuse , accessoirement , pour qu’ils ne se retrouvent que tout les deux , hors du bureau du roux , ca serait bien … même si ca tenait du miracle.

 

Imako ajouta quelques mots pour clore les secondes de blanc ;

 

« Peut-être que…. Il pourrait y avoir …. Un , une sorte de questionnaire pour tout les étudiants , étrangers ou non , pour ne pas trop .. hmmm… « discriminer »… Tu ne crois pas Scarlet ? »


 Voilà. C’était fait . En plus de sortir des banalités à côté de la plaque , elle l’avait encore une fois entrainé dans sa course . « Désolée » Pensa-t’elle intérieurement en le regardant …. Pourvu que lui aussi reçoive le message....
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Scarlet Miyaburu
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MessageSujet: Re: Faux-semblants administratifs certifiés   Faux-semblants administratifs certifiés 37Mer 5 Aoû - 18:26

On aurait vraiment pu faire un remake du Jour le plus long, avec cette scène, le garçon en était de plus en plus convaincu. Il fallait dire que les minutes lui semblaient de plus en plus denses, s’étirant à l’infini comme des heures, de cours particulièrement ennuyeux, par exemple. Mais l’angoisse vous fait paraître le temps beaucoup plus long que l’ennui. Depuis combien de temps étaient-ils entrés, d’ailleurs ? Cinq minutes, au bas mot. Scarlet battait son record personnel de présence volontaire avec un démon. Quoique « volontaire » était peut-être exagéré. Tout ça, c’était la faute d’Imako. Ca n’avait rien de gentleman de le penser, mais en tous cas, ca faisait rudement du mien, même si c’était plutôt inexact. Personne ne lui avait forcé la main, bien évidemment. A part un instinct chevaleresque débile. Ca faisait très « british » de vouloir sauver la demoiselle en détresse. Comme ça maintenant, ils étaient tous les deux en détresse, la bonne blague, même si sa compagne d’infortune n’avait pas l’air bien au courant. Enfin si, vu qu’il lui avait fait des signaux, mais pas franchement aussi bien que la situation l’exigeait.

Enfin, Scarlet n’avait pas à se plaindre, la jeune femme jouait plutôt bien le jeu. Elle avait reçu le message, mais elle continuait d’un air naturel, décontracté, souriant, à entretenir un semblant d’écoute de la conversation, ce dont lui-même avait un peu de mal. En fait, il commençait à avoir sacrément chaud, bien que le climat soit plutôt tempéré à cette époque de l’année. Mais comprenez, être dans la même pièce qu’un démon…c’est que la température avait plutôt tendance à monter, sans mauvais jeu de mot sur…la nature démoniaque de la chose. Ses mains étaient moites sous ses gants fins, et il craignait de les retirer, de peur d’avoir un geste malencontreux, ou pire, que l’autre veuille une poignée de main pour clore l’entretien…Ca serait franchement le drame. Il ne voulait mettre sa peau en contact avec lui pour rien au monde. Il avait trop peur de ce qu’il pourrait y trouver…et ça serait sa mort, assurément, sans l’ombre d’un doute. Merde merde merde. En plus, il venait de perdre au petit jeu des tests à la con. Elderman, ou quel que soit son vrai nom, parlait parfaitement américain, en effet, comme quoi, le personnage était bien étudié…Mais rien ne pouvait le duper. Pas quand on a une putain de pancarte placardée sur le front. « DEMON ».

Bon, il fallait commencer à songer au meilleur moyen de tirer sa révérence là. Leur révérence même, en fait. Il était ici parce qu’il n’avait pas voulu qu’Imako y rentre seule, alors, ca aurait été franchement débile de sortir sans elle. Le jeune homme commençait d’ailleurs à lui jeter des œillades qu’il espérait assez significative…c’est d’ailleurs comme ça qu’il vit l’exact moment où elle cafouilla, bugua, bref, appelez ça comme vous voulez. Il fallut bien cinq six secondes à Scarlet pour qu’il enregistre ce que la Créature venait de dire du coup. Hokubu, étudiants étrangers, amis, famille…Voilà, il reprenait le fil de la conversation, sans en être réjoui, toutefois. Lui non plus, ces termes ne le faisaient pas sauter de joie…Sa famille l’avait lâchement abandonné à cause de sa différence, il avait dû s’exiler dans cette étrange patrie, sans amis, sans pouvoir s’en faire parce qu’il ne comprenait rien, ignorant de la langue, des coutumes… Puis son père était mort, et voilà, il était seul au monde. S’il devait lui arriver malheur, sa triste histoire resterait inconnue de tous. On déplorerait la perte de l’étudiant anglais timide et pâle, à l’existence banale. Personne ne saurait jamais ce qu’il avait vraiment été, ce qu’il avait vraiment vu. Et même aujourd’hui…la solitude, c’était pire que tout. Affronter ce monde seul, sans pouvoir se confier, ni partager ses terreurs. Ca le foutait salement en rogne. Du coup, c’était un peu mesquin mais, il laissa Imako se dépatouiller pour répondre, muré dans son silence à la fois contrarié et triste, égoïste, se souciant peu sur l’instant du trouble qui la saisissait elle…Chacun ses fardeaux, pas vrai ?

Aller, fini de jouer, il était fatigué d’avoir peur, d’être soudain ce réceptacle d’émotions trop fugaces et trop fortes. Ils devaient quitter ce bureau, point. Peu importe pourquoi il était venu à la base, et peu importe que cette sortie soit suspecte maintenant…Il savait que si l’entretien durait dix minutes de plus, il allait péter un plomb, et que ca ne serait pas beau à voir, surtout dans son propre intérêt. Il saisit la balle au bond, vu que la jeune femme la lui renvoyait, sans en ressentir de rancune, bien conscient maintenant qu’au final, tous deux devaient être aussi pressés de s’en aller.

« Les questionnaires sont une bonne idée, pour un début, oui, effectivement. »

Il engloba les deux autres d’un regard, peut-être un peu plus poussé pour Imako, tout en replaçant la lanière de son sac sur son épaule.

« Je vais prendre congé si vous permettez, je dois encore passer à la bibliothèque pour le devoir d’Histoire de l’Art, avant qu’elle ne ferme pour la journée. »

C’était plutôt crédible, et il ne doutait pas de la vivacité d’esprit de la jeune femme pour elle aussi saisir l’occasion, et renforcer son excuse. Enfin, maintenant qu’ils allaient être libérés d’ici quelques secondes, il ne lui coûtait plus rien de brosser un petit peu…

« Si cela vous arrange, je peux faire une première esquisse de questionnaire que je vous ferais transmettre ; et moi et Imako pourront les diffuser une fois que tout sera prêt.

Ca n’était pas proposé de très bon cœur, mais mieux valait ne pas donner l’impression de prendre ses jambes à son cou. Il avait pu passer plus de cinq minutes dans la même pièce que ce type, il pourrait bien le revoir entre deux couloirs pour échanger quelques paperasses, ça n’était pas au dessus de ses forces.

Aller, aller, qu’on en finisse.
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